La poésie de Jacques Roman est chose solide, dure, âpre, aux arêtes aiguës, sans concession, à l’image de la vie, plus marâtre que généreuse. Elle est le plus souvent en prose rythmée, liée à la profération et au souffle. Rarement régulière, elle naît dans l’urgence, d’une nécessité vitale, fiévreuse, violente. Elle se construit donc solitairement dans la résistance et les refus. Elle revendique la provocation – à chacun de se réveiller. Elle porte même de jour son poids de nuit. Elle garde, jusque dans l’excès, son pouvoir d’appel.