Autres traductions
Parution Sep 2021
ISBN 978-2-88927-921-0
240 pages
Format: 140x210 mm
Disponible

Roman traduit du coréen par Jeong Eun Jin et Jacques Batilliot

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Disponible

Roman traduit du coréen par Jeong Eun Jin et Jacques Batilliot

Hwang Jungeun

Je vais ainsi

Autres traductions
Parution Sep 2021
ISBN 978-2-88927-921-0
240 pages
Format: 140x210 mm

Roman traduit du coréen par Jeong Eun Jin et Jacques Batilliot

Résumé

Il y a So Ra, la grande sœur douce et rêveuse ; Na Na la cadette, déterminée et libre ; et Na Ki, le frère de cœur, qui cache un lourd secret derrière son sourire fêlé. À tour de rôle, ils prennent la parole et racontent : leur rencontre et l’enfance dans l’appartement commun, un demi-sous-sol divisé en deux par une cloison ; le séjour de Na Ki au Japon d’où il est revenu changé ; la grossesse de Na Na, enceinte d’un homme qui n’est pas encore son mari. À travers le récit croisé de ces voix qui reflètent chacune un imaginaire propre, événements et situations se déploient dans toutes leurs nuances. Lumineuse ou mélancolique, d’une fraîcheur candide ou d’une sourde violence, l’écriture de Hwang Jungeun saisit la trajectoire de ces personnages tellement attachants, capte leurs contradictions et leurs espoirs.

Autrice

Hwang Jungeun

Depuis une vingtaine d’années, le paysage littéraire sud-coréen connaît un profond renouveau. La grande tradition réaliste, historique ou politique, laisse la place aux littératures de genre et à une nouvelle génération de jeunes auteurs prometteurs. Hwang Jungeun est de ceux-là.

Née en 1976 à Séoul, elle a fait son entrée en littérature en 2005, et a depuis raflé la plupart des grands prix coréens pour ses nouvelles et ses romans, plébiscités tant par le grand public que par la critique. En 2014, Hwang refuse le prix décerné par une revue littéraire qui avait publié des textes de Park Geun-hye, la présidente controversée de la Corée du Sud, destituée et emprisonnée depuis pour corruption.

Dans les médias

« Un récit personnel marqué de sincérité. »

« Un livre féminin, intimiste, très bien écrit ».

Une chronique de Caroline Leddet à écouter en entier ici

« Au sein des monologues, chaque personnage s’exprime surtout par des questions à lui-même, des bouteilles à la mer, car les réponses se font attendre. L’écriture fait des volutes, des répétitions volontaires en tortillent le texte. Et dans cette incertitude, la vie des uns et des autres semble funambulesque. (…)

Un futur bébé d’un côté, la présence des morts de l’autre (les pères, un grand-père, un cousin), auxquels on se doit de rendre des rites funéraires : ce premier roman de l’autrice traduit en français est tendu entre ces deux pôles. Comment s’appellera l’enfant ? On ne le saura pas. Ici les prénoms sont remplis de surprises. Ainsi « le caractère chinois ra de So Ra désigne le persil », le na de Na Ki signifie « marmite ». En attendant, Na Na, la nuit, allongée sur le sol, écoute ce qui se passe dans son ventre : « chagû chagû chagû, fait le petit cœur autonome ». La jeune femme sent son corps « se transformer en corps maternel. […] et c’est à la fois prodigieux et triste. » »

Un article de Frédérique Fanchette à lire en entier ici

« C’est une ouverture sur une autre société, une autre façon d’envisager l’amour, la famille, avec d’autres codes… Le très beau titre – bien choisi dans sa sobriété – est glissé ici et là dans le livre, souvent dans la bouche de Na Na. Une très belle expérience de lecture.  Na Ki apporte un point, un nœud dans cette histoire très habilement bâtie. »

Une chronique à lire en entier ici

« Portrait en trois actes. Ou 1001 facettes, d’une histoire (presque) commune. Voilà pour sous-titrer ce Je vais ainsi de la coréenne Hwang Jungeun, roman intimiste, délicat et précieux – il y a cette attention portée au mot juste, à la langue, à l’expression, aux noms – , mettant en scène une fratrie à demi : So Ra, grande sœur rêveuse et responsable ; Na Na, sa cadette, et ses ébullitions ; Na Ki, le petit voisin comme un frère, et ses secrets de derrière les fourneaux.
(…)
Le récit à trois voix permet d’organiser un portrait complexe des personnages, aucun n’étant exactement tel qu’il y paraît, tel qu’il se ressent, tel qu’il nous est présenté, acquérant par le regard des autres une personnalité plus complexe, plus fidèle aussi à la « réalité ». »

Une chronique à lire en entier ici

« Hwang Jungeun livre trois récits qui peuvent par moments passer pour violents, mais c’est réussi, elle fait preuve d’une grande douceur à l’égard de ses personnages. »

Une chronique de Noé Gaillard à lire en entier ici

« Mélancolique ou lumineux, mais toujours sobre, Je vais ainsi s'articule autour d’une intrigue assez simple, avec des scènes ordinaires opposant famille traditionnelle et foyer d’élection. On pourrait bien choisir sa famille, semble finalement dire le texte, avec une certaine distance et souvent pas mal d’humour. La manière lente et méticuleuse qui est celle de la narration convainc rapidement le lecteur. » Nils C. Ahl  

« Trois voix intérieures, trois blessures, quelques dialogues intriqués, des allers-retours dans l’enfance, une violence qui sourd derrière la vie quotidienne. Le lecteur est happé par l’atmosphère de ce premier roman traduit. Jeong Eun Jin et Jacques Batillot ont su laisser la place aux sonorités de la langue coréenne et nous faire partager sans lourdeur les nuances très parlantes entre la signification des mots. » Anik Schuin

« Je vais ainsi est un roman à trois voix, intimiste et poétique de trois jeunes adultes. Un roman typiquement coréen dans son écriture et extrêmement bien traduit ! » Clémence (Librairie Le Phénix)

« Née à Séoul en 1976 [Hwang Jungeun] est aujourd’hui considérée comme l’une des voix les plus importantes de la littérature coréenne. A raison. Je vais ainsi, [son] premier roman traduit en français, traite admirablement de la façon d’aborder l’existence de trois jeunes adultes. (…)

Bien que les traditions coréennes soient très présentes dans le roman, le récit met en scène des situations auxquelles le lectorat occidental s’identifie facilement, par exemple la venue d’un enfant. Entre les tumultes de l’adolescence, la dépression de la mère et la commémoration des proches, l’histoire adopte la perspective des trois milléniaux sud-coréens et pose avec délicatesse la question du sens d’une vie qui « pouvait être brisée de cette façon à n’importe quel moment ». » Stéphane Maffli

« Ces récits, qui se déroulent en Corée du Sud, sont émaillés de rites, notamment alimentaires et religieux. Qui sont aussi bien observés dans le pays que propres aux familles, lesquelles ont, semble-t-il, encore là-bas une grande importance.

Aussi les réflexions qu'ont les personnages au travers de leurs récits créent-elles une ambiance insolite, singulière et plurielle, qui n'est pas sans charme, si, parfois, elle ne laisse pas de déconcerter, ce qui, sans doute, y contribue. »

Une chronique de Francis Richard à lire en entier ici

Coups de cœur

« So Ra, sa soeur Na Na, et leur voisin Na Ki ont grandi ensemble dans un drôle d'appartement, une amitié étrange et soudée qu'a renforcé l'absence du père. Tour à tour, ils prennent la parole et nous livrent leurs rêves, leurs failles, mais aussi leurs souvenirs d'enfance. Porté par une langue merveilleuse, raffinée, pudique, ce récit polyphonique est une pure merveille. »

« J'ai aimé que ce texte nous invite au-delà des apparences. À travers ces trois récits intérieurs, où s'entremêlent trivialité, impudeur et poésie, les trois narrateurs nous livrent leur enfance commune mais empruntent aussi leurs méandres et brèches intimes. » Tania Tourjansky

« Je vais ainsi est une histoire douce, mélancolique et lumineuse dans laquelle on voudrait se blottir. Chaque personnage a sa voix propre, son écriture, son rythme, mais l'auteure garde une cohérence de style, très bien rendue dans cette traduction totalement réussie. » Mélissa

« Il y a trois voix, distinctes mais résonnantes, trois personnages qui se fraient un chemin dans la complexité et la richesse des rapports humains; un lieu de l'enfance, un appartement un peu improbable mais qui offre un refuge en cuisine; un lien entre ces trois personnages qui maintient, qui émeut subtilement et profondément. Il y a un titre qui dit: je vais, je vais ainsi et c'est le présent; une écriture, innovante, intuitive, factuelle, étonnante et géniale. Il y a un livre, une autrice qui nous permet d'expérimenter l'ailleurs, tout en ressentant une intense complicité avec les personnages. Tout m'a plu dans ce livre, je m'y suis comme greffée naturellement. » Claire Oberson

« La parole aux invisibles – l'exclusion – fraternité et sororité pour pouvoir poursuivre, se sauver. Une écriture incisive, courte, très efficace; chaque personnage prend du relief au cours de la lecture. » Malou Meylan

 

 

« Trois personnages déroulent leur récit, oscillant entre retours en arrière et temps présent. Les narrations et dialogues sont imbriqués dans le texte, rendu dans une écriture étonnamment douce, sensible. Déstabilisante par moments, elle réussit à laisser de l'espace à ces trois personnages tout en nous immisçant tout près de leurs histoires et de leurs espoirs. Cette autrice vous surprendra peut-être, elle vous touchera sans doute. Tout cela en grande partie grâce à la traduction maîtrisée à la perfection, laissant toute la place nécessaire à la coréanité du texte, notamment aux sonorités, qui prennent tout leur sens dans la langue originale. » Clémence

« L'intime est au coeur de ce roman et la polyphonie lui confère toute sa force: à chaque personnage sa personnalité et son ton. Na Na, la petite soeur tonique et indépendante face à So Ra, plus subtile, mesurée, aux prises de paroles vulnérables, comme des secrets lancés dans la nuit. Et puis Na Ki, complexe, courageux mais tellement paumé. En toile de fond, la culture culinaire sud-coréenne est omniprésente, exigeant de nous d'affiner nos sens, d'imaginer saveurs et couleurs. (…) Un roman tendre, subtil et maîtrisé. »

« Une couverture en parfaite harmonie avec le roman qu'elle abrite. So Ra, Na Na et Na Ki sont trois jeunes à la personnalité propre mais pourtant si proches, liés par le fil de l'enfance. Tour à tour, ils prennent la parole et se racontent…Je vais ainsi, un roman à la fois doux et âpre, m'a par moments fait penser au film Une affaire de famille du réalisateur japonais Kore-Eda. La littérature coréenne réserve de bien belles surprises. » Valérie Faucon

« Un roman tout beau, tout doux, un vrai délice ! »

« Dans l'intimité d'une famille coréenne (re)composée. Un roman plein de grâce et un tissage de voix très délicat qui n'est pas sans rappeler les romans d'Aki Shimazaki. » Laura Picro

« Ce roman à troix voix relate la vie de deux soeurs et de leur voisin. So Ra l'aînée, Na Na la cadette et Na Ki un garçon de leur âge. Dans une Corée très contemporaine où les traditions restent importantes, chacun prend la parole pour évoquer leurs sentiments, leurs secrets, leurs familles. Un livre original, sobre, au style parfois déroutant ! »

Extrait

So Ra

Je m’appelle So Ra.

Le caractère chinois ra de So Ra désigne une plante, le persil. Au départ, mes parents voulaient prendre un autre ra, qui signifie « fruit », mais mon grand-père qui était allé déclarer ma naissance à l’état civil avait commis une erreur. Il paraît qu’il aimait bien manger du persil, alors il ne s’agissait peut-être pas d’une erreur, mais de ses goûts personnels. En effet, les formes de ces sinogrammes ne sont-elles pas très distinctes ? Tu ne peux tout de même pas prétendre que tu les as confondues, papy ! Je n’ai gardé que peu de souvenirs de mon grand-père. De toute façon, nous n’avons pas eu beaucoup d’occasions de nous en fabriquer vu qu’il est mort quand j’avais deux ans d’une hépatite après avoir mangé des poissons qu’il avait pêchés dans une rivière. On m’a dit que c’était un homme d’une carrure moyenne, d’une force moyenne, moyennement débrouillard, toujours jugé moyen en tout.

Tu sais.

Ton grand-père n’est pas mort à cause des poissons pêchés dans une rivière, m’a dit ma mère.

Il y avait une inondation.

Une inondation a emporté gens et maisons. Ton grand-père a pêché dans ce chaos. Il a lancé sa ligne dans l’eau boueuse où flottaient baraques, bêtes et humains. Il a mangé les poissons ainsi pêchés et c’est comme ça qu’il est mort. Mets-toi à la place de ceux que le courant emportait. Comme ils devaient être en rage ! Comme ils devaient souffrir ! Il avait plongé sa ligne dans ces eaux-là, il a été foudroyé par la mort. Il avait avalé la rancœur de ceux qui ont eu la joue ou le dos griffé par son hameçon.

Ma mère s’appelle Ae Ja.

Na Na et moi l’appelons souvent Ae Ja, plutôt que Mère. Ça lui ressemble plus quand on l’appelle Ae Ja. La syllabe ae signifie « amour ». Comme son nom l’indique, elle était remplie d’amour, elle en débordait même.

C’est surtout quand elle fréquentait notre futur père qu’elle débordait de cette passion digne de son prénom. Na Na et moi l’avons entendue maintes fois évoquer ce temps-là. Leur histoire d’amour ayant commencé en été, beaucoup de faits se rapportaient à cette saison. Il y aurait eu une forte tempête, le genre qui n’arrive qu’une fois tous les cent ans.

Le vent aurait soufflé si fort que des panneaux se seraient envolés, des poteaux seraient tombés et des arbres auraient été arrachés.

Ils auraient marché tous les deux dans la bourrasque, sans que les pans de leurs vêtements ne se retournent une seule fois. Enjambant le tronc d’un arbre qui venait de s’abattre sous leurs yeux, ils auraient continué à cheminer sous un parapluie. Tandis qu’ils avançaient, des brindilles prises dans le tourbillon se seraient envolées comme autant d’os ou de fléchettes sans les blesser le moins du monde.

 

Que faisiez-vous en marchant, lui ai-je demandé un jour.

 

Après réflexion, Ae Ja a répondu, On discutait.

Elle disait qu’ils avaient marché tout en continuant à discuter à l’infini, à l’infini, même si elle n’avait gardé aucun souvenir de ce qu’ils disaient. Je lui ai alors demandé comment elle avait pu ne rien retenir d’autant de paroles échangées et elle m’a expliqué, Tu vois…

J’étais tellement concentrée pour l’écouter que rien n’est resté dans ma mémoire, mais tout s’est intégré à mon corps.

Ton corps ?

Je ne l’écoutais pas, mais plutôt je mangeais ses paroles. J’ai tout mangé et bu au point qu’il n’est rien resté pour ma mémoire, tout s’est uni à mon corps.

Comme une gorgée de lait avalée le matin devient du sang et du muscle, tous ces propos sont devenus mon sang et mes os, a déclaré Ae Ja avant de se plonger dans la méditation, comme si elle ressassait ce qu’elle venait de dire.

Il y a un cliché qui montre l’Ae Ja de cette époque.

Elle est jeune, jolie et joyeuse.

Sur cette photo prise dans un parc d’attractions, elle se tient en-dessous de stores bariolés qui lui dessinent une ombre orange sur le visage. Devant un manège aux couleurs telles qu’on a l’impression qu’il va fondre si on le porte à sa bouche, elle arbore un sourire radieux, la tête tournée vers le photographe. Les cheveux courts, dont l’extrémité se courbe vers le cou, s’éparpillent de façon charmante, la peau est blanche et les lèvres rouges. On dirait la Blanche-Neige du conte. À côté d’Ae Ja-Blanche-Neige se tient mon père. Ou il a bougé au moment de la prise, ou il a été photographié alors qu’il était en mouvement : son profil flou tout souriant sort du cadre par le bas à droite. C’est la seule photo de lui qui nous reste, à Na Na et moi. Ae Ja s’est débarrassée des autres. Les a-t-elle mangées ? me demandé-je parfois. De la même façon que les propos, seraient-elles devenues une partie de son corps ?

Comme on distingue ses dents, il était peut-être en train de rire. Quand je regarde cette photo, j’imagine la modulation de ce rire et le timbre de sa voix. Cette voix devenue le sang et les os d’Ae Ja, comment était-elle ? Je devrais m’en souvenir, même vaguement, car j’ai vécu avec lui jusqu’à l’âge de dix ans. Je devrais m’en souvenir comme de mes jouets de ce temps-là ou encore des sandales que je mettais habituellement.

Elle devait être comme ça.

Elle devait être comme ça, me dis-je parfois en imaginant un timbre de voix, mais je ne peux en être sûre. Je suis incapable de me la restituer correctement alors que jusqu’à mes dix ans, j’ai dû l’entendre m’appeler des centaines de fois. Elle a fini par disparaître à force de se diluer dans d’innombrables sons. J’ai beau essayer d’imiter sa voix en l’imaginant m’appeler, So Ra !

So Ra !

Ce n’est plus qu’une phrase noire gravée sur une feuille de papier.

Mon père s’appelait Kûm Ju.

Le sinogramme de son nom se prononce kûm, mais kim pour un patronyme. Il s’appelait Kim Kûm Ju.

C’est un prénom de fille ! a-t-il dû s’entendre dire dans son enfance.

Il est mort alors que Na Na et moi avions respectivement neuf et dix ans. Happé par de grandes roues dentées à l’usine où il travaillait. Il paraît que quand on l’a récupéré, son torse était cisaillé et qu’il a fallu faire un appel dans tout le personnel pour l’identifier.

C’est Ae Ja qui nous l’a raconté.

Tu sais.

Il a travaillé dur sans relâche en nous assurant qu’on vivrait heureux tous les quatre.

Le pauvre.

Mais pourquoi a-t-il travaillé si dur ?

Après nous avoir raconté cette histoire, Ae Ja ajoutait que la vie pouvait être brisée de cette façon à n’importe quel moment. Votre père a eu une mort atroce, mais pas parce qu’il était quelqu’un de particulier.

La vie, c’est comme ça.

Vaine.

La vie est comme ça, pas la peine de se donner du mal.

Cette année, j’ai eu l’âge qu’Ae Ja avait sur la photo.

Ae Ja est toujours jolie, mais elle n’est plus jeune. Ce n’est pas qu’elle soit vieille. Mais elle maigrit. Ce ne sont pas ses bras ni son corps, mais la partie immatérielle quelque part en elle qui rétrécit chaque jour et devient minuscule. Quand Ae Ja reste assise dans un coin ensoleillé, on a l’impression que, si on la secouait par les épaules, quelque chose qui ressemblerait à une noix roulerait entre ses côtes en faisant cling cling.

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Yi Sunil mène une vie besogneuse et économe, tenant son ménage et celui de sa fille aînée tout en s’occupant de son mari, très attaché aux traditions. A soixante-douze ans, elle décide de se confronter à son passé, marqué par la guerre de Corée et ses séquelles.
Hwang Jungeun…