Écrits d’ailleurs
Parution Jan 2025
ISBN 978-2-88907-444-0
160 pages
Format: 140x210
Disponible

Traduit de l'anglais par Serge Chauvin

Écrits d’ailleurs
Disponible

Traduit de l'anglais par Serge Chauvin

Alison Mills Newman

Francisco

Écrits d’ailleurs
Parution Jan 2025
ISBN 978-2-88907-444-0
160 pages
Format: 140x210

Traduit de l'anglais par Serge Chauvin

Écrits d’ailleurs

Traduit de l'anglais par Serge Chauvin

Résumé

Voici le carnet de bord d’Alison, vingt et un ans, boule d’énergie, un peu garçon manqué. Dans une langue brute et jouissive, elle raconte ses débuts à Hollywood, le tourbillon des seventies, mais aussi la dure réalité d’être une actrice noire: le racisme au quotidien, l’obligation de porter des perruques lisses, les avances sexuelles incessantes. Jusqu’au jour où Francisco, un jeune réalisateur engagé dans le Black Arts Movement, fait irruption dans son existence, avec ses chaussures à plateforme et son envie de changer le monde.

Autrice

Alison Mills Newman

Née en 1951, Alison Mills Newman a vécu mille vies. Actrice, elle a été en 1968 la première adolescente africaine-américaine dans une série télévisée; musicienne, elle a chanté aux côtés d’Ornette Coleman, Don Cherry ou Weather Report; pasteure, elle a notamment officié dans une prison d’Atlanta. Elle a été l’épouse du réalisateur Francisco Toscono Newman (1945 -2003).

Dans les médias

« (…) C’est son amoureuse, Alison Mills Newman, qui le décrit, dans son livre façon journal intime, au flow gorgé de funk et de free-jazz, fait de phrases sans majuscule et à la ponctuation aléatoire. Alison Mills Newman se lançait dans l’écriture après avoir été actrice – elle fut la première ado afro-américaine à avoir un rôle récurrent à la télé (dans la sitcom Julia, en 68-69) et comprit assez vite que, comme dirait l’autre, « la révolution n’allait pas être télévisée ». Les réalisateurs racistes, les producteurs libidineux, les violences sexuelles hollywoodiennes sont à l’arrière-plan de son livre, qui restitue par ailleurs de façon sensuelle, énergique et souvent marrante, la scène intello-bohème West Coast de l’époque, les soirées défoncées à Berkeley, les projections sur le campus de UCLA, où l’on croise Jim Morrison, Mohamed Ali et Angela Davis, comme dans un pendant noir et fauché aux écrits de Joan Didion. Mais c’est avant tout une histoire d’amour et, rétrospectivement, un hommage posthume à Francisco Newman. » Frédéric Foubert

« En 1974, Alison, une jeune Noire, tient son journal entre San Francisco et Los Angeles dans la jungle du cinéma. Oubliant sa carrière de comédienne, elle se donne entièrement à Francisco, un réalisateur qu’elle vénère. Volubile, dotée d’un incroyable appétit de vivre, elle raconte ce quotidien entre rêve et désespérance. Lumineux et bouleversant.
(…)
Et quand on croit en avoir terminé de ce tourbillon frénétique, essoré et comblé par un tel appétit de vivre, par le récit de cette jeune femme d’une fraîcheur et d’une lucidité bouleversante, par son intelligence et sa sensibilité instinctives, quand on pense avoir tourné la dernière page, un épilogue en forme de twist inattendu en remet une couche façon quête de sens. La passion prend parfois des tours stupéfiants. » Jacques Lindecker

« Francisco ne fait pas référence à San Francisco, c’est le prénom d’un réalisateur dont la narratrice tombe amoureuse. Mais le double sens est là, alors tant mieux : «francisco habite san francisco. francisco trippe sur james brown comme je trippe sur les germes de blé et les vieux pianos légèrement désaccordés. francisco est le seul black que je connaisse qui échappe à toutes les étiquettes. sérieusement.» Aucune majuscule ne saurait perturber le flow qui, dans les États-Unis des ­seventies, entraîne de fêtes en projos. Alison a 21 ans, elle est actrice et compose ce ­roman autobiographique comme elle swingue. »

Un article de Thomas Stélandre à lire ici

« (…) Malgré toute la force de l’âge, pourvoyeur de sagesse, aucune autocensure ne serait de taille à canaliser aujourd’hui le geyser verbal jailli de ses entrailles à 21 ans. Déjà qu’à l’époque les majuscules avaient toutes dû s’incliner, pulvérisées, ratiboisées, pour laisser le texte enquiller les petites lettres comme des notes de musique, agiter les phrases à l’air libre de l’improvisation la plus explosive… Non seulement il fallait que ça sonne funky, comme si James Brown était à genoux au micro, avec «sa pompadour qui luisait de graisse de friture», mais attention les yeux aussi, avec des couleurs partout, du marron satiné pour le fatal, de l’argenté pour les bottes à talons, de l’orange pour la robe à dos nu.
(…)
Actrice de série dès l’adolescence (avec les violences sexuelles systémiques qu’elle dénonce dès 1974), l’autrice n’a jamais tourné avec son mari. On se prend à imaginer au couple la grâce de John Cassavetes et Gena Rowlands, si l’idée leur avait traversé l’esprit. Ce livre témoigne à lui seul de leur vibrionnante frénésie à traverser l’époque où le destin les avait parachutés. Mais foin d’analyse, voici venu le moment où Alison dirait «bref» ou «j’ai peur d’être chiante», parce qu’aux cogitations qui s’éternisent, elle préférera toujours la turbulence expéditive. » Marine Landrot

« Un texte merveilleux qui garde toute la sève brute de la langue de l’autrice »

émission Les matins Jazz

« L’argent manque au quotidien, mais pas l’inspiration ni la passion. Entre San Francisco, Los Angeles et Malibu, Alison Mills Newman explore avec intensité l’amour, le sexe, les projets créatifs, les soirées, le militantisme et témoigne de la vitalité du milieu artistique noir-américain de cette époque »

Un article d’Elisabeth Miso à lire ici

« Roman d’initiation, carnet de voyage, satire sociale, Francisco est un peu tout cela. Riche en anecdotes (du racisme quotidien à l’obligation de porter des perruques lisses), le livre captive, fait sourire. Et réfléchir. » Florine Delcourt & Clovis Goux

« Dans un langage cru qui pulse comme une veine saillante, elle tacle le racisme ambiant, dénonce le sexisme et n’hésite pas à égratigner les icônes de son propre camp, comme Jane Fonda ou Angela Davis. Un autoportrait pulp plein de fureur et de saines colères qui est autant une grenade littéraire qu’un manifeste politique. Get up, stand up! »

« Originellement publié en 1974, Francisco s’offre une réédition aux éditions Zoé. Et c’est une bonne nouvelle, tant le récit sans majuscules mais non moins majeur d’Alison Mills Newman retrace l’effervescence d’une mouvance californienne du Black Art Movement.
(…)
Elle, elle a refusé les perruques et les diktats d’un Hollywood trop blanc et guindé. En résulte un carnet de bord imprévisible et improvisé, à l’image du jazz que le couple écoute avec passion, tout en étant attentifs aux discours (et aux actes !) de Muhammad Ali ou de Melvin Van Peebles. Plus tard devenue pasteur, Alison Mills Newman témoigne de son quotidien avec une crudité et une sincérité aussi sensorielles que précieuses. »

La chronique de Sophie Rosemont : « 10 livres étrangers à lire absolument » disponible ici

« Dans une écriture géniale, comme fonçant tout droit sur les avenues de Los Angeles, Alison Mills Newman raconte, à la manière d’un journal de bord, ses débuts à Hollywood dans les seventies, et la germination, par la relation avec Francisco, de mille vies. » Ellen Ichters

« Francisco dépasse largement la chronique d’une relation qui durera «jusqu’à ce que la mort [les] sépare» – ce sont les derniers mots du livre. Alison et Francisco sont proches du Black Arts Movement, fréquentent les intellectuels californiens, débattent constamment d’art et de politique et ne jurent que par «la créativité, qui inspire l’âme de l’homme, qui illumine l’esprit de l’homme et l’ouvre aux bienfaits d’une vie positive et vivante». (…)

Alison Mills Newman n’hésite pas à exprimer ses opinions – on lui reproche souvent sa «grande gueule». Francisco aussi est taillé dans cette verve brute. A la manière d’un journal spontané, les paragraphes fusent, emmenés par son franc-parler. Difficile de ne pas comparer son écriture alerte, sans majuscules et peu de ponctuation, au phrasé rythmique du jazz. Alison Mills Newman use de digressions, de syncopes et d’improvisations jusque dans les portraits de ses contemporains – artistes défoncés et actrices surcotées qui croisent sa route avec leurs cheveux «défrisés lissés plaqués gominés », leurs pantalons en velours côtelé et leurs chaussures à plateforme: la Californie seventies et arty vue par une femme issue de la classe moyenne afro-américaine, habitée par la cause de son peuple et galvanisée par une passion charnelle. » Salomé Kiner

« Francisco ressemble à la musique alternative et aux films indépendants de l’époque, avec sa liberté de ton réjouissante qui donne le tournis. (…)
Cette passion, cette pulsion, se sentent dès les premières pages de son livre, sorte de carnet de bord dont la liberté d’écriture reflète son rythme de vie et l’appétit qui l’anime.
Langage parlé, ton nonchalant, construction du récit en apparence linéaire et indifférente à toute injonction de logique ou de style… le tout rend parfaitement une ambiance, une situation : celle de ce jeune couple qui s’aime follement et traverse comme en s’en moquant toutes les difficultés, qu’elles soient financières ou liées au racisme, et qui vit sa vie avec une exigence folle. (…)
« La vie n’est pas un film hollywoodien (quel que soit l’argent dépensé pour me faire croire le contraire) »: la nonchalance n’empêche pas la lucidité, chez Alison Mills Newman, et à chaque page son humour et son impertinence font mouche. Un livre roboratif. » Isabelle Carceles

« Voici un truculent récit de formation, nourri de l’histoire d’une période désargentée mais riche en projets de films, militantisme, machisme, sexe et fêtes où « la moitié du monde est bourrée ou défoncée à quelque chose ». Occupée à en démêler le chaos, Alison Mills Newman « essaie d’apprendre, de grandir, d’aller plus loin ». Publié pour la première fois en 1974 et salué par Toni Morrison, Francisco est le journal de bord de jeunes gens intenses que la prose crue et nerveuse de I’autrice rend à jamais présents. » Gladys Marivat

Coups de cœur

« Un fascinant carnet de bord d’Alison Mills Newman, par en 1974 et tout juste retraduit (…). C’est un texte qui ne pourrait sembler qu’une chronique de l’époque. Sauf que son apparente légèreté révèle des phrases d’une liberté folle. Et la fin nous surprend. » Romain Detroy

« Le véritable amour peut-il survivre au racisme, la précarité, le show business, le sexe, la drogue?
Un tableau réellement vécu par Alison qui convoque Angela Davis, James Brown, Mohammed Ali pour tenter de répondre à cette question. L’histoire de ce couple bohème dont Francisco tente de réaliser son propre film est un petit bijou de punchlines savamment distribuées. » Majid Berdjouh

« Dans un langage parlé, brut et au débit rapide, Alison Mills Newman rend compte d’une époque, questionne, tâtonne et fait son chemin guidé par un élan et une furieuse envie d’en découdre.
Un récit alerte, cadencé qui vous embarque de San Francisco à Los Angeles, en passant par Miami dans la mouvance californienne du Black Art Movement. (…)
Francisco est un roman hybride captivant. L’occasion aussi de (re)découvrir Alison Mills Newman, femme aux milles vies. » Florence Rossignol

« Le journal d’une jeune actrice des années 70, malicieuse et débrouillarde. À 21 ans, Alison n’a pas la langue dans sa poche, et ce ton frais et gouailleur sert une maturité percutante sur l’art et la société. Outre son amour dévorant pour Francisco, elle nous parle de cinéma, d’Angela Davis, de la force des femmes noires face au racisme ordinaire. Bluffant! » Marianne Vielhescaze

« Francisco d’Alison Mills Newman est un roman funky, jazzy, brut de décoffrage! Plein de verve et de caractère, il raconte les espoirs et les désillusions d’une jeune actrice afro-américaine, bohème et féministe, dans les années 70. On aime! » Marie Chartres

Extrait

sur une série où j’ai joué à dix-sept ans une des premières à avoir une femme noire dans les personnages principaux, je me rappelle avoir demandé au producteur si je pouvais garder mes vrais cheveux, parce qu’il me forçait à porter une longue perruque qui me tombait en cascade dans le dos jusqu’au milieu des fesses.

sérieusement, y avait pas une blanche en amérique avec des cheveux pareils, encore moins une noire, et quand bien même, si ce type voulait des cheveux longs j’avais les cheveux longs à l’époque, alors un jour sur le plateau je lui ai demandé si je pourrais arrêter de porter cette perruque s’il vous plaît, parce que j’étais une fille de dix-sept ans qui jouait une fille de dix-sept ans donc quel était le problème avec mes vrais cheveux ? le type m’a regardée droit dans les yeux et m’a dit que mes cheveux avaient l’air rongés par les rats. j’aurais dû me douter que je bossais pour un homme qui se faisait une fortune sur le dos d’un peuple pour lequel il n’avait aucune estime.

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