Une fatalité semble poursuivre Simon, modeste paysan de basse Engadine. Un jour de chasse et de guigne il a accidentellement tué l’un de ses voisins. Quand il rentre au village, après trois ans de prison, il a soixante-cinq ans ; il ne lui reste plus rien et la communauté le traite en paria. Seul un garçonnet, également solitaire, noue avec lui une forme d’amitié. Pour retrouver une dignité, Simon accepte – ou peut-être choisit – une tâche qu’on ne souhaiterait même pas au diable : une coupe de bois dans un endroit impossible. Ce roman à la portée universelle pourrait s’intituler « Le vieil homme et la montagne », tant le combat de son héros contre l’hostilité de la société et de la nature évoque celui du célèbre pêcheur de Hemingway. Sous le drame réaliste, Oscar Peer suggère discrètement, par le fantastique, le mystère du destin. A plusieurs reprises, Simon croise un inconnu énigmatique et silencieux : un fantôme, un double, le diable, un ange, la mort ?