Grâce à Gerhard Meier, l’un des écrivains contemporains les plus universels, «la Suisse devient un grand pays», affirme Peter Handke. C’est presque un paradoxe. Car on ne fait pas plus provincial que Meier, qui a toujours vécu à l’écart des milieux littéraires : né en 1917 à Niederbipp, village de la campagne soleuroise qu’il n’a presque jamais quitté, Gerhard Meier s’est consacré à l’écriture à l’âge de cinquante-quatre ans. De 1938 à 1971, il est designer, puis directeur technique dans une fabrique de lampes. Son chef d’œuvre est la tétralogie de Baur et Bindschädler, qui paraît entre 1979 et 1990: un genre inclassable, vaste tapisserie aux dessins raffinés, où se tissent récit, roman, dialogue philosophique, extraordinaire hommage aux pouvoirs de l’art et de la littérature. Paru chez Zoé, sous forme de trilogie, Baur et Bindschädler (1993), et Terre des vents (1996).