Carl Spitteler (1845-1924), après des études de droit et de théologie, décide de se consacrer à l’écriture. En 1887, Nietzsche remarque une de ses chroniques dans le Bund et le recommande auprès d’éditeurs en Allemagne, ce qui marque un tournant dans sa carrière.
Carl Spitteler est un fin observateur de son époque, prêt à se mêler d’affaires politiques, notamment avec Notre point de vue suisse, prononcé en 1914. D’abord violemment critiqué en Allemagne et en Suisse, le discours devient par la suite un véritable monument et Spitteler est érigé au rang d’écrivain national, défenseur de la neutralité et des valeurs du fédéralisme.
Carl Spitteler reçoit le Prix Nobel de littérature en 1919 pour son épopée versifiée Le printemps olympien. Romain Rolland, lauréat de 1915, qui avait soutenu la nomination de Spitteler, appréciait le message pacifiste porté par Notre point de vue suisse et y reconnaissait sa propre vision « au-dessus de la mêlée ».