Un internat planté au cœur d’un paysage de carte postale, qui recèle « quelque chose de calmement obscur et un peu malade » : une société enfantine comme de guingois, faite de courants d’air, de débrouillardise en solo, d’une forme d’amour dure et absolue, autant un éveil à la sensualité qu’une mécanique d’alliance face à la répression de l’établissement. La narratrice ne fait pas exception. Mais lorsqu’elle fait la connaissance de Frédérique récemment arrivée, elle n’a plus d’yeux que pour la nouvelle, dont elle admire l’attitude secrète, indifférente, dont elle copie l’écriture, qui lui semble savoir tout sur tout. Entre elles se tisse un lien tacite, très dépouillé : « Aujourd’hui encore je n’arrive pas à dire que j’étais tombée amoureuse de Frédérique. » En écho à son propre travail, l’écrivaine et plasticienne Gabriella Zalapì signe une postface personnelle à ce roman à l’écriture efficace, crue comme les courants d’air de l’internat.