parution mars 2022
ISBN 978-2-88927-988-3
nb de pages 208
format du livre 140x210 mm

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Oscar Peer

La Vieille maison

Traduit par Walter Rosselli

résumé

Chasper vient d’hériter de la vieille maison familiale, ainsi que des lourdes dettes laissées par son père. Il devra les rembourser, s’il veut conserver la demeure à laquelle il est viscéralement attaché. Mais Lemm, l’influent bistrotier, est décidé à s’emparer de la maison dont il pressent la grande valeur. Le village de montagne devient un huis-clos dans lequel se déploie ce roman de l’inéluctable, racontant dans une langue brute et puissante la lutte d’un individu contre des forces qui le dépassent.

biographie

Oscar Peer, écrivain romanche, est né en 1928 en Basse-Engadine et décédé le 22 décembre 2013. Il a été professeur de français et d’italien dans le canton des Grisons, la région où l’on parle le romanche, quatrième langue de Suisse. Auteur d’un dictionnaire romanche-allemand, il a publié une quinzaine de nouvelles, de romans et de récits dont trois sont parus en français aux Editions Zoé. Coupe sombre a reçu le Prix des Auditeurs de la Radio suisse romande et le Prix Lipp en 2000.

Entretien avec Oscar Peer pour cultureactif.ch à lire ici.

L'Alsace

"Ici, « on vit un peu à l’orée du monde, enfermé entre montagne et forêt », c’est un temps où l’on voit passer les premières automobiles. C’est un village d’une soixantaine de maisons, presque rien n’a été rénové.  (…) Un drame qui étreint les hommes en usant des bruissements de la nature." Jacques Lindecker

Vigousse

"Dans La Vieille Maison d'Oscar Peer, on pressent l'inéluctable. Et dans ce hameau fictif des montagnes grisonnes, la trame reste intense à chaque page tournée. (…) Le temps, c'est aussi ce qui déborde du récit, inexorable. Oscar Peer a d'ailleurs peaufiné près de 50 ans ce texte paru d'abord sous forme de nouvelle en 1952. Une attention et un soin servant le récit, que l'on ressent profondément malgré la rudesse montagnarde : « Tu ne trouveras personne ! tu es tout seul. Tu sais, l'argent, c'est quelque chose de brutal, ça ne pardonne pas. »" lionka Akard

Daily Passions

"Le texte est peaufiné, travaillé pour dire sans démontrer. Pour ne vous laisser à vous, lecteur, qu’une impression précise. Que je ne me hasarderai pas à nommer puisqu’elle vous appartient."

Un article de Noé Gaillard à lire ici

Terre et Nature

"Mort en 2013, l'écrivain de langue romanche Oscar Peer avait travaillé durant un demi-siècle sur ce roman, traduit en 2013 par Walter Rosselli. Mais si les univers des deux écrivains ne sont pas très éloignés - l’un et l’autre évoquent la vie traditionnelle dans une vallée du sud des Alpes -, au regard doucement rieur qui transparaît dans l'œuvre du Tessinois répond la minutie âpre avec laquelle le Grison peint sa tragédie naturaliste." Blaise Guignard

Decitre Grenoble

"La tragédie, lue dans la langue d’Oscar Peer, a toujours quelque chose de délicat, une bonté émane de la gravité. Un souffle poétique, d’une finesse et d’une élégance bouleversantes, entoure cette histoire d’un héros maudit par le sort. Car ce Chasper, cet homme qui vient de perdre son père, et dont on cherche à s’emparer de sa maison familiale, nous émeut, de par sa simplicité et sa volonté. Un roman de l’intime et du combat tout simplement sublime !" Fabien Bernier

TULITU

"La vie d'un village de montagne, ses habitants, les traditions, les familles, la nature, tout est dépeint d'une écriture ciselée!"

Coupe sombre (poche)

Un accident de chasse, le procès, la prison.

De retour au village, Simon doit affronter les regards, il faut être « endurant comme un âne pour vivre avec eux ». Alors Simon accepte une tâche qu’on ne souhaiterait même pas au diable : une coupe de bois dans l’endroit le plus reculé et hostile de la région.

Combat de l’homme avec la nature, ce texte est une histoire de solitude et de fureur dans une langue âpre et brûlante.

Préface de Jérôme Meizoz.

Traduit du romanche par Marie-Christine Gateau-Brachard
La Rumeur du fleuve

Revenu sur les lieux de son enfance, un homme se retourne sur son passé dont il ne reste que de rares vestiges. Mais il retrouve des souvenirs au gré des rencontres, au détour des paysages, des ruelles, des odeurs. Des événement quotidiens lui reviennent en mémoire, à l'école ou en famille, de bêtises et punitions, de disputes et réconciliations. Des figures importantes revivent, le père, cheminot, lecteur insatiable, la mère passionnée d'écriture, les amis, les maîtres, la vie rude et parfois rocambolesque des deux grands-pères. Son histoire se reconstitue peu à peu, fruit d'une tradition orale transmise de génération en génération.

Souvenirs et reconstruction imaginaire se relaient ainsi pour recréer l'atmosphère et le quotidien de sa vie engadinoise des années trente et quarante, avec le grondement sourd de l'Inn en guise de basse continue. C'est l'occasion pour l'écrivain de s'étonner de la mémoire humaine, de la manière dont elle s'éveille, et dont elle garde la trace des événements du passé.

Traduit du romanche par Marie-Christine Gateau-Brachard

Eva (2004, autres traductions)

Eva

Le village de Falun est un monde sans fêtes ni péchés depuis que la rigueur du pasteur Anton Perl y sévit. Mais Eva, une jeune femme venue on ne sait d’où, va le révolutionner. Une seule des quatre auberges est restée ouverte, et c’est là que va éclore, grâce aux talents fabuleux d’Eva, le nouveau centre du village. Mais comme renaît la nature sous les rayons d’un soleil printanier, les pulsions refoulées des Falunais vont s’éveiller à une vie nouvelle. Les fêtes reprennent et le désordre s’installe. Fou de rage, le pasteur décide alors d’exorciser Eva et lui ordonne de s’installer chez lui.

Traduit du romanche par C. Koenz et Marie-Christine Gateau-Brachard

La Rumeur du fleuve (2001, autres traductions)

La Rumeur du fleuve

Revenu sur les lieux de son enfance, un homme se retourne sur son passé dont il ne reste que de rares vestiges. Mais il retrouve des souvenirs au gré des rencontres, au détour des paysages, des ruelles, des odeurs. Des événement quotidiens lui reviennent en mémoire, à l'école ou en famille, de bêtises et punitions, de disputes et réconciliations. Des figures importantes revivent, le père, cheminot, lecteur insatiable, la mère passionnée d'écriture, les amis, les maîtres, la vie rude et parfois rocambolesque des deux grands-pères. Son histoire se reconstitue peu à peu, fruit d'une tradition orale transmise de génération en ténération.

Souvenirs et reconstruction imaginaire se relaient ainsi pour recréer l'atmosphère et le quotidien de sa vie engadinoise des années trente et quarante, avec le grondement sourd de l'Inn en guise de basse continue. C'est l'occasion pour l'écrivain de s'étonner de la mémoire humaine, de la manière dont elle s'éveille, et dont elle garde la trace des événements du passé.

Traduit du romanche par Marie-Christine Gateau-Brachard

Coupe sombre (1999, autres traductions)

Coupe sombre

Une fatalité semble poursuivre Simon, modeste paysan de basse Engadine. Un jour de chasse et de guigne il a accidentellement tué l'un de ses voisins. Quand il rentre au village, après trois ans de prison, il a soixante-cinq ans ; il ne lui reste plus rien et la communauté le traite en paria. Seul un garçonnet, également solitaire, noue avec lui une forme d'amitié. Pour retrouver une dignité, Simon accepte - ou peut-être choisit - une tâche qu'on ne souhaiterait même pas au diable : une coupe de bois dans un endroit impossible. Ce roman à la portée universelle pourrait s'intituler " Le vieil homme et la montagne ", tant le combat de son héros contre l'hostilité de la société et de la nature évoque celui du célèbre pêcheur de Hemingway. Sous le drame réaliste, Oscar Peer suggère discrètement, par le fantastique, le mystère du destin. A plusieurs reprises, Simon croise un inconnu énigmatique et silencieux : un fantôme, un double, le diable, un ange, la mort ?

Disponible en Zoé Poche : http://editionszoe.ch/livre/coupe-sombre-poche

Traduit du romanche par Marie-Christine Gateau-Brachard

La Vieille maison: extrait

Chasper vit un peu à l’extérieur du village, dans un creux au-delà de la route. En rentrant chez lui, il peut au moins mettre les mains dans les poches. C’est la fin septembre; la campagne est d’une clarté brunâtre, elle paraît plus vaste. Quelque part, un petit troupeau de moutons en pâture, on entend aussi quelques cloches de vaches ; dans un champ, des tiges de pommes de terre brûlent, un ruban de fumée suspendu au-dessus. Il aime cette odeur qui lui rappelle le passé, tout comme l’odeur du fumier sec sur les prés, en fin de compte. On voit les feuilles tomber, quelque part un arbuste rouge feu. Les mélèzes sont déjà jaunissants, éparpillés dans les forêts de sapins comme des flammes de chandelles. L’air est figé. Sur les sommets, il y a déjà un peu de neige, ils sont juste saupoudrés de blanc.

La maison de Chasper, très vieille, est une des plus singulières, par ici. À moitié en pierre, avec des murs irréguliers, à moitié en bois, les poutres et les planches presque noires, un balcon couvert, des fenêtres de tailles différentes. Il n’y a pas l’ombre d’une symétrie : on ne sait pas pourquoi cette maison, à partir du milieu, penche un peu sur le
côté. Le fond de la grange, sous le même toit, arrive jusqu’à la roche ; le toit est couvert de bardeaux. Au mur, l’année de construction, décolorée : le milieu du dix-septième siècle. La pierre et le bois ont résisté au temps, bien que le temps soit toujours là, fouillant tout autour, de ses mains silencieuses.


Mais aujourd’hui, tout cela ne donne aucun souci à Chasper, ni le poids du temps ni le poids des dettes. Plus qu’autre chose, il lui semble, en entrant chez lui par la grande entrée, qu’aujourd’hui ses pas résonnent plus fort que d’habitude.