Domaine français
Parution Oct 2025
ISBN 978-2-88907-534-8
1264 pages
Format: 140x210
Disponible

Domaine français
Parution Oct 2025
Disponible

Félix Vallotton

Romans et Théâtre

Domaine français
Parution Oct 2025
ISBN 978-2-88907-534-8
1264 pages
Format: 140x210

Domaine français
Parution Oct 2025

Résumé

La tentation de l’écriture a accompagné Félix Vallotton tout au long de son existence. De son vivant, seules ses critiques d’art étaient connues, mais l’artiste a également achevé trois romans, après s’être essayé au registre dramatique en composant plusieurs comédies. Ce volume rassemble pour la première fois toute sa production littéraire, dont un volet théâtral resté jusque-là entièrement inédit. À lire ces pages, on mesure combien la littérature pour Vallotton n’était pas un passe-temps, mais un moyen privilégié d’exprimer un rapport au monde marqué par la désillusion et dynamisé par un regard constamment ironique. Cette édition annotée des trois romans (La Vie meurtrière, Les Soupirs de Cyprien Morus, Corbehaut), de six pièces de théâtre et d’une série de saynètes, est enrichie de commentaires critiques qui contextualisent ce pan méconnu de l’activité d’une figure artistique majeure du début du XXe siècle.

Auteur

Félix Vallotton

Né à Lausanne, Félix Vallotton (1865-1925) se forme à la peinture à Paris où il vit dès 1882. Au cours des années 1890, ses gravures sur bois et son travail d’illustrateur lui valent une renommée internationale. Son œuvre visuelle, d’une virtuosité technique hors pair, témoigne d’un positionnement original vis-à-vis des courants contemporains, par son pouvoir de suggestion et par la constante mise à distance des sujets représentés.
Entre 1901 et 1920, le grand peintre écrit trois romans, six pièces de théâtre et des saynètes avec le même regard perçant sur nos mœurs bourgeoises que lorsqu’il les souligne avec le crayon, le grattoir ou le pinceau.

Agenda

Jeu. 27.11.2025 , 19h00

soirée Vallotton écrivain au MCBA avec le Centre des littératures en Suisse romande (UNIL)

En savoir +

Dans les médias

« Plus qu’un violon d’Ingres, l’écriture était pour Vallotton une nécessité. (…) S’il ne se révèle pas un inventeur de formes dans ses créations littéraires, il est presque aussi virtuose avec les mots qu’avec les couleurs. Plus radical, il laisse libre cours à un humour acide et ravageur, à un pessimisme désabusé et tragique. Qui lit Vallotton ne regarde plus ses gravures et ses peintures de la même manière. » Julien Burri

« Il me semble que la question centrale qui anime Vallotton est la même dans ses fictions que dans son œuvre d’artiste: la question de la représentation. Comment, et à partir de quel point de vue, voit-on les choses? Et comment leur image est- elle affectée par la perception qu’on en a? C’est pourquoi il fait varier ses angles d’attaque sur le plan narratif. Dans La Vie meurtrière, le récit à la première personne met au jour à la fois la sincérité et la complaisance vis- à-vis de soi du protagoniste. Corbehaut, au contraire, multiplie les points de vue et les narrateurs, dans un kaléidoscope qui fait vaciller l’idée même de vérité. Vallotton nous invite à demeurer vigilants, en nous rappelant qu’il n’existe que des versions de la réalité, parfois contradictoires, parfois concurrentes. » Daniel Maggetti

Un entretien de Daniel Maggetti mené par Julien Burri, à lire ici

« Ce qui frappe dans ces textes, c’est l’élargissement progressif du regard. Dans Soliman, tondeur (1907), Vallotton déplace l’action hors des salons bourgeois pour l’installer sur les quais de la Seine. L’espace scénique change, la langue aussi : l’argot de Félicité, femme du peuple, se mêle aux envolées d’un aristocrate déchu, Soliman, reconverti dans le toilettage des chiens.

Cette rencontre improbable illustre l’intérêt croissant de l’auteur pour les marges sociales, à une époque où le théâtre commence à accueillir les figures du vagabond et du déclassé. La pièce traduit ainsi un désir d’élargir le champ des voix représentées, même si Vallotton reste attaché à la structure du vaudeville.

Les Romans prolongent ce mouvement. L’écrivain y développe une prose attentive aux intimités, aux dérèglements infimes qui fissurent les vies respectables. Les intrigues ne cherchent pas tant la grande fresque que l’éclairage précis d’un milieu, d’une relation ou d’une passion malheureuse. Les thèmes récurrents — l’adultère, la vanité sociale, l’angoisse bourgeoise — trouvent un écho direct avec son œuvre picturale, où chaque scène d’intérieur semble guetter le moment où l’harmonie se brise.

Le style, quant à lui, se distingue par une netteté sans fioritures. Vallotton privilégie des phrases courtes, tendues, qui rappellent l’économie de traits de ses gravures. L’effet est immédiat : tout se joue dans l’ellipse, dans le silence qui pèse entre deux répliques, dans la description acérée d’un geste. Cette écriture, sobre en apparence, déploie pourtant une grande force suggestive. Elle ne cherche pas la séduction ornementale, mais frappe par sa précision clinique. »

Un article de Nicolas Gary à lire ici

« Le peintre-écrivain a pris la plume pour livrer trois romans dont La vie meurtrière aux accents autobiographiques, et imaginer six pièces de théâtre. Un ensemble qui fait la somme Félix Vallotton. Romans et théâtre dans une édition dirigée par Daniel Maggetti. Et donne l’occasion de prendre le temps de Félix Vallotton, dans tous les sens du terme… » Florence Millioud

« Cent ans après sa disparition, le peintre vaudois Félix Vallotton est plus aimé que jamais. En marge des expositions célébrant son art pictural, les éditions Zoé font paraître cet automne une somme unique, regroupant lʹessentiel des textes de celui qui voyait en lʹécriture une joyeuse « distraction », une « détente ». Sa verve romanesque, son regard acéré sur le monde et son art du grotesque font merveille dans les écrits, pour beaucoup inconnus, que réunit lʹimposant recueil « Félix Vallotton – Romans et Théâtre ». Directeur de cette publication richement annotée, Daniel Maggetti est lʹinvité de Quartier Livre, en compagnie de Romain Bionda, à qui lʹon doit lʹétude des pièces de théâtre inédites de Vallotton. »

Une émission présentée par Nicolas Julliard à écouter ici

« Incontournable en 2025, année du centenaire de sa mort, le peintre Félix Vallotton avait d’autres talents. Il a écrit trois romans, une collection de saynètes et huit pièces de théâtre. Ces textes, marqués par son sens aigu de l’observation, mêlent humour (noir), ironie, critique sociale et pessimisme.
(…)
Datant des années 1907-1908 et 1918-1920, [ses romans] n’ont été publiés que de manière posthume ici et ailleurs. Le premier d’entre eux, La Vie meurtrière, demeure le plus connu.
(…)
En deux mots, il s’agit de l’histoire de Jacques Verdier, un critique d’art sur qui pèse depuis l’enfance une lourde malédiction : il sème la mort autour de lui, par accident ou par inadvertance. Le roman débute avec les policiers chargés de l’enquête au sujet du suicide de ce personnage et se poursuit ensuite du point de vue de ce dernier, jusqu’à un stupéfiant paragraphe final.

Brutal, hilarant et déstabilisant, ce roman comporte un trait typique de Félix Vallotton, qu’il s’agisse du peintre ou de l’écrivain. « Dès les premières pages de La Vie meurtrière, l’auteur installe une mise à distance qui empêche toute identification à Jacques Verdier. Une absence de pathos découle de ce retrait », remarque Daniel Maggetti. »

Un article de David Spring à lire en entier ici (numéro octobre 2025)

« La Suisse célèbre cette année le 100e anniversaire de la disparition de Félix Vallotton. Publications et expositions sont prévues à cette occasion dans plusieurs villes du pays. Si l’artiste suisse est célèbre dans le monde entier pour ses tableaux, il l’est moins pour ses romans et son théâtre. Coup de projecteur sur un personnage hors du commun. »

Un article de Ghania Adamo à lire ici

« Félix Vallotton, ses écrits découverts après sa mort »

Un sujet du 19h30-RTS, avec Daniel Maggetti, à regarder ici

Extrait

Je vois sur ma table la photographie de l’être que j’étais à ce lever de ma vie d’homme (…). Un front égal, un œil pâle, bien placé, mais sans éclat sous des paupières maladives, un nez court et busqué, une lèvre supérieure proéminente, où pointent les prémices d’une moustache retardataire, une bouche aux lèvres épaisses, volontiers entrouvertes sur des dents assez belles, mais écartées, et, subitement, la fuite d’un tout petit menton raté, d’un mauvais petit menton de hasard, qui entache l’ensemble et le tare de sa défaillance.