Lorenzo Pestelli est mort accidentellement en 1977, au Maroc. Né à Londres en 1935, d’origine florentine, anglaise et belge, il mena une vie d’errances qui l’entraînèrent de l’Europe en Amérique du Nord puis en Orient en passant par l’Afrique du Nord. Consignés dans « Le Long Eté » et dans « Piécettes pour un paradis baroque », ces déplacements ont fait de ce nomade culturel un témoin privilégié de la crise que traverse l’Occident et une des figures capitales des lettres suisses romandes et francophones des années 70.
Pestelli laissait un manuscrit en travail, « Pour une Décollation de saint Soi-même » ou « L’Amour sur les pentes raides », composé de textes où il tentait de dresser une sorte de cartographie du corps-paysage féminin, de tracer une nouvelle carte du Tendre tut en instruisant le procès du « macho ». Poursuite tragiquement compromise de « la Femme », institution vive des leurre dans lesquels peut se prendre la relation sexuelle, jalonnent l’itinéraire au cours duquel le séducteur tombe le masque, le poète perd la tête. Et c’est toute l’inspiration lyrique qui se trouve alors mise en cause. L’errance du trouvère dans le labyrinthe du corps féminin, en quête d’une poétique nouvelle, nous fait sentir combien nous manquons d’un moderne code de l’amour courtois.
