Leyla est née au Liban, dans un petit village où Druzes et Chrétiens cohabitaient en paix. Elle a onze ans lorsque la guerre civile éclate, mettant un point final à ses rêves : faire des études à Beyrouth et revenir enseigner là où elle a grandi. Elle passera son adolescence dans un pays déchiré où l’on peut mourir d’être allé chercher du pain, où, quand elle ne tue pas les gens, la violence détruit leur âme aussi sûrement que les maisons. A dix-neuf ans, laissant au village ses parents anéantis par la mort de son frère, elle part seule se réfugier à Deir El-Kamar. Elle vivra plus tard à Beyrouth où elle se mariera.
Ce pays qu’elle aime, Leyla finira par le quitter avec son mari et ses enfants pour demander l’asile en Suisse. Là, elle se heurtera à l’inhumanité de la bureaucratie et connaîtra une nouvelle forme d’angoisse, celle de l’attente et de l’incertitude.
Ecrit comme un récit raconté à son amie suisse, Simone, ce témoignage nous fait directement sentir les douleurs de la guerre civile et de l’exil. Il donne voix et chair à une souffrance trop souvent anonyme.