Bernhard Greif était mécanicien chez Alpha mais l’entreprise a fermé. Il n’est plus désormais que chômeur de longue durée, un dépendant, un perdant, comme le lui fait bien sentir le propriétaire de son logement.
Pour meubler ses journées, il s’est organisé un strict emploi du temps et des rituels précis qui l’emmènent à travers la ville, de la rive du lac à la boucherie Rutz. Pour l’accompagner dans cette errance programmée, il y a la mystérieuse présence du collègue, sorte de double, de confident, d’ange gardien.
Dans ce livre, Jörg Steiner dessine le portrait d’un homme mis à la porte du monde. A travers le point de vue inhabituel de son personnage, il restitue aussi une ville dans ses lieux, ses gens et ses saisons. Et quand on laisse Bernhard Greif étendu sur la route au milieu des curieux à la fin d’une journée de novembre, on espère que là où il part il pourra trouver une espèce de printemps.