Poche
Parution Oct 2013
ISBN 978-2-88182-900-0
48 pages
Format: 105 x 150 mm
Disponible

Robert Pinget

Le Chrysanthème

Minizoé
Parution Oct 2013
ISBN 978-2-88182-900-0
48 pages
Format: 105 x 150 mm

Résumé

« Recomposer contre l’angoisse d’où qu’elle vienne ce rêve inoublié… pour finalement le laisser bien loin, vieux plafond chargé d’oiseaux et de fleurs dans le goût d’autrefois, et progresser vers l’inaccessible… sans repères, sans ratures, sans notes d’aucune sorte, insaisissable mais là… auquel croire sous peine de ne jamais mourir. »

Sarcastique, mélancolique, énigmatique et limpide : Le Chrysanthème contient le meilleur de ce qu’écrit Robert Pinget (1919-1997) lorsque son encre est bien noire et que le texte, qui oscille ici entre le récit et la pièce radiophonique, se résout finalement en poème.

Auteur

Dans les médias

« Une voix, «  proche de la confession  », hésitante, parle d’un parcours nocturne et du «  besoin de se mouvoir  » après une longue immobilité. Dieudonné, dit Dodo, erre dans un cimetière où il trouve asile dans un caveau désaffecté où l’attendent une ardoise et une craie, de quoi meubler le «  temps neuf  » qui s’ouvre à lui.

Ce bref monologue a été créé en 1977 sur France Culture. La radio a été un important vecteur pour les auteurs du Nouveau Roman, et la pulsation de l’écriture de Robert Pinget se prête particulièrement à la confidence orale : on croit entendre sa voix ou celle de David Warrilow, qui l’a si bien servi. Plus tard, Le Chrysanthème a été publié en revue puis, en 1985, par les Editions de Minuit. A le lire avec le recul, éclairé par la belle préface de Matthieu Mégevand, ce court texte prend sa place dans l’œuvre de Pinget. Il y est question de ce «  temps neuf  », que partagent un instant Dieudonné et Théodore, unissant leurs solitudes. En 1991, comme en écho, paraîtra Théo ou le temps neuf, un merveilleux dialogue entre un vieil homme et un enfant. Dans Le Chrysanthème, Théodore, dit Théo, est un jeune homme venu apporter la fleur sur une tombe voisine. Il prend place dans un caveau proche et s’offre à Dieudonné «  un peu comme son ardoise  ». A la fin, l’ardoise est fracassée et, dans un paragraphe qui fait figure d’art poétique, il s’agit pour Dodo de «  recomposer contre l’angoisse d’où qu’elle vienne ce rêve inoublié… pour finalement le laisser bien loin, vieux plafond chargé d’oiseaux et de fleurs dans le goût d’autrefois et progresser vers l’inaccessible… sans repères, sans ratures, sans notes d’aucune sorte, insaisissable mais là… auquel croire sous peine de ne jamais mourir  ». » Isabelle Rüf

« (…) A la fois pièce de théâtre, pièce radiophonique et poème, cette œuvre très courte (mais essentielle au regard des nombreuses fois que Pinget reprendra ce texte) permet d’approcher au plus près l’œuvre de l’auteur suisse. Et d’y saisir sur le vif ce qui a fait son génie, une tentative de faire une œuvre et d’en rendre compte. Dans le décor sombre d’un caveau, chez des personnages presque allégoriques, dans le rythme d’une écriture maîtrisée à l’extrême se lit l’exigence de la littérature et une des plus intelligentes définitions de ce que peut (veut) ou devrait pouvoir (vouloir) un écrivain. » Librairie Ptyx

« (…) Monologue qui s’apparente au poème en prose, Le Chrysanthème révèle tout ce que doit Pinget à Beckett : même essoufflement des mots dans la nuit qui sans cesse frôle l’extinction. Et pourtant, il y a dans ce texte qui voit un homme se réfugier dans un caveau pour « retrouver ces esprits », l’expression d’une farouche foi en l’art : « Cette nuit compacte, aujourd’hui, cette nuit, ce temps neuf que je ne connais pas encore et qu’il va falloir à tâtons manier, remanier et organiser à mon usage, chose en soi émouvante, n’était la fatigue. » Le mélancolique du Nouveau Roman cherche là à atteindre son point extrême, à vaincre une nouvelle fois la fatigue, euphémisme d’une mort si présente qu’elle lui devient familière. » Oriane Jeancourt

« (…) Le Chrysanthème (“qui est la marguerite des morts ” chantait Brassens) ne compte que 18 petites pages mais, relues aujourd’hui dans ce qu’il faut bien appeler un creux (français) de la production littéraire, elles  produisent encore un choc notable. C’est qu’elles sont “ faites de l’étoffe des rêves ”, comme les plus accomplis des textes surréalistes, tout en contenant, au rebours de la pulsion solaire de Breton, une métaphysique pessimiste, une vision noire de la condition humaine, que seule la transposition poétique permet de sauver.  (…) » Maurice Mourier

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