Écrits d’ailleurs
Parution Avr 2025
ISBN 978-2-88907-510-2
288 pages
Format: 140x210
Bientôt disponible

Traduit du kaaps par Georges Lory
Préface d' Antjie Krog

Écrits d’ailleurs
Parution Avr 2025
Bientôt disponible

Traduit du kaaps par Georges Lory

Ronelda S. Kamfer

Le cantonnement

Écrits d’ailleurs
Parution Avr 2025
ISBN 978-2-88907-510-2
288 pages
Format: 140x210

Traduit du kaaps par Georges Lory
Préface d' Antjie Krog

Écrits d’ailleurs
Parution Avr 2025

Traduit du kaaps par Georges Lory

Résumé

Enfant, Nadia vit chez sa grand-mère Sylvia, sur le domaine agricole de Groenplaas, en Afrique du Sud. Fils de pêcheur, son cousin Xavie grandit à Santekraam, un village côtier. Dans les années 1990, les deux adolescents se retrouvent dans un ghetto en périphérie du Cap. Quand Sylvia, «reine mère du mensonge», laisse tomber la vérité comme un vase de porcelaine, le silencieux Xavie et Nadia, «la personne la plus fâchée de toute la terre», prennent tour à tour la parole pour épousseter les morceaux et tenter de reconstituer l’histoire familiale, sa violence et ses secrets.
Mêlant poésie, brutalité et humour noir, ce roman porte des voix que l’on n’entend jamais: celles d’une communauté métisse doublement marginalisée, exclue de la culture noire comme de la classe blanche privilégiée. C’est aussi le cri d’une génération, née au début des années 1980 et révoltée au sein de cette «nouvelle Afrique du Sud» où les traces de l’ancienne sont partout à vif.

Autrice

Ronelda S. Kamfer

Née en 1981 en Afrique du Sud, où elle vit toujours, Ronelda S. Kamfer s’est d’abord imposée comme poétesse. Après trois recueils en afrikaans, elle écrit le quatrième, Chinatown (traduit par Pierre-Marie Finkelstein, Éditions des Lisières, 2023), et son premier roman, Le cantonnement, en kaaps. Longtemps méprisée, cette variante de l’afrikaans mêlant argot et anglais est la langue d’une partie de la population défavorisée du Cap, à laquelle Kamfer contribue à donner ses lettres de noblesse.

Extrait

Plus que tout, je ne veux pas ressembler à ma mère, ni à ses sœurs, elles ne sont que nichons, grands yeux et souffrances. Sexe et tristesse. Des nichons pour l’accueil, des larmes pour le départ. J’aimerais que ma mère et les siens soient plutôt comme la tribu de tante Trisha – dure et rugueuse avec les mecs. Trisha vit à l’extrémité de Groenplaas et personne ne vient la titiller, pas même ma grand-mère. Je voyais cette famille à chaque pleine lune, quand ma grand-mère me traînait dans l’enclos de Trisha afin d’aller tuer elle-même des poulets ou des moutons. Tous là-bas fument et boivent du mauvais vin. Les hommes meurent jeunes. Chaque femme élève seule ses gosses, personne ne se rend jamais à l’église. Ma mère et ses frangines courent trop souvent le bénitier, elles s’y rendraient même si Jésus leur disait qu’elles ont droit à une grasse matinée l’un ou l’autre dimanche. Ma grand-mère paie ses steaks par des travaux de couture ou quelque pâtisserie. Les femmes de ma famille sont ignifugées, elles sont faites de bois trempé. Mais moi, je suis une petite branche sèche, et même si l’on me glisse sous des bûches mouillées, je m’enflamme à tous les coups.

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