La création du Poche de Genève, en 1948, c’est le coup de folie de Paul Fabien Perret-Gentil, un éditeur qui offre un théâtre à sa fille, Fabienne Faby, pour réaliser sa passion à travers elle.
La salle, aménagée dans un appartement de la Vieille Ville, compte 100 places et le plateau mesure 4m30 sur 3m50 : mouchoir magique sur lequel François Simon, qui s’appelle encore Michel Simon fils, joue presque sans interruption jusqu’en 1954. Débutent ici, quand ils n’ont que vingt ans, Bernard Haller, André Steiger Philippe Mentha, Maurice Aufaire, Michel Viala, Liliane et Leyla Aubert… Le metteur en scène maison, un juif apatride qui vient du Théâtre Prolétarien se nomme William Jacques.
Au Poche, ces jeunes talents rencontrent des aînés entrés vivants dans la légende : ainsi Greta Prozor qui a joué chez Lugné-Poe et chez les Pitoëff et qui fut l’inspiratrice du cercle des poètes et des peintres du Bateau Lavoir à Montmartre.
A travers le petit théâtre genevois et autour de son histoire, c’est – en filigrane – l’évolution du théâtre romand, de l’après-guerre jusqu’au cap du XXIe siècle, qui est ici retracée.
