Autres traductions
Parution Août 2022
ISBN 978-2-88907-053-4
288 pages
Format: 140x210 mm
Disponible

Traduit de l'italien par Lucie Tardin

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Disponible

Traduit de l'italien par Lucie Tardin

Alexandre Hmine

Grains noirs

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Parution Août 2022
ISBN 978-2-88907-053-4
288 pages
Format: 140x210 mm

Traduit de l'italien par Lucie Tardin

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Traduit de l'italien par Lucie Tardin

Résumé

D’origine marocaine, le narrateur grandit loin de sa famille, dans un village de Suisse italienne. Il raconte ses premières années, petit garçon, adolescent puis jeune adulte, confronté malgré lui à son identité complexe : comment conjuguer le hockey sur glace, le dialecte tessinois et les sandwichs au salami avec les règles du Coran que sa mère s’efforce de lui inculquer lors de ses visites intermittentes ?
Des jeux d’enfant aux premières expériences amoureuses, des voyages au Maroc aux études en Italie, Grains noirs se déploie autour de sensations marquantes qui insufflent une puissante dynamique au récit. Un portrait pointilliste et intime, raconté dans une langue tissée d’italien, de dialecte, d’arabe et de français.

Auteur

Alexandre Hmine

Né en 1976 Lugano, en Suisse italienne, Alexandre Hmine vit au Tessin. Après avoir étudié les lettres à l’université de Pavie, il a collaboré pour différents médias et enseigne aujourd’hui l’italien au lycée de sa ville natale. Son premier roman, Grains noirs (titre original : La chiave nel latte, 2017), a remporté un Prix suisse de littérature en 2019 et le prix Studer/Ganz. Il a également été traduit en allemand.

Dans les médias

« (…) De la prime enfance aux débuts de la vie adulte, il égrène ses souvenirs dans une juxtaposition plus limpide que sèche, sans plus d'affects exprimés que ceux qu'il ressent au moment raconté, permettant au lecteur de se superposer progressivement à lui – d'autant que son nom n'est jamais donné. L'italien, le dialecte, le français et l’arabe s'entremêlent sans heurts dans ce premier roman puissamment évocateur. » Blaise Guignard

« Je relis ma nouvelle primée. Elle ne me plaît plus. Peut-être qu'il est temps de salir d'autres pages, semer d'autres grains noirs.

C'est à la fin de ce roman que le narrateur dit cette phrase. Elle en résume le propos. Les Grains noirs sont en quelque sorte les épisodes écrits de son apprentissage de la vie. (…) Le lecteur ne peut qu'avoir de la sympathie pour le narrateur, devenu enseignant, d'autant qu'il a une telle soif de littérature qu'il ne sait pas combien il achète de livres par an. »

Une chronique de Francis Richard à lire ici

« On chemine au plus près de la perception du narrateur. On grandit avec lui, éprouve ses colères et ses attirances, sans la distance de la rétrospection qui d’ordinaire structure les récits autobiographiques. (…) Ainsi se succèdent les souvenirs, les éveils, les rages et les frustrations, sans transition, sans hiérarchisation, selon un art du fondu-enchaîné qui fait toute la saveur de Grains noirs.

Mais le livre ne se résume pas à la seule radioscopie d’un être en devenir. Comme Mémoire de fille, d’Annie Ernaux, il offre un regard sur une génération, celle des jeux vidéo d’avant internet (Game Boy, Mario Kart), des premiers walkmans et de l’essor du rap, des magazines que l’on découpe et du grand AC Milan de Ruud Gullit. Il raconte l’effort d’arrachement à un milieu, le lent affermissement d’une conscience de soi. » Maxime Maillard

« Jamais caricatural, Alexandre Hmine sait moduler son discours, ne chargeant jamais un côté de la balance plus qu’un autre, laissant affleurer la tristesse ou au contraire la cocasserie. (…)

Né en Suisse, Alexandre Hmine porte un nom arabe écrit en italien. A travers la subtilité de son narrateur, il nous propose de redéfinir le concept d’identité à partir des choix personnels, des ressentis et des émotions de chacun. Et pourquoi pas aussi d’en jouer ? « Je vérifie mes deux réservations. Ici, mon nom européen. Et là, mon nom arabe », s’amuse-t-il, nous rappelant au passage que tout cela n’a peut-être finalement pas tellement d’importance. »

Un article de Kidi Bebey à lire ici

« Au fil des pages, l’écrivain italo-suisse-marocain égrène tels des «grains noirs» ses souvenirs, de ses premières années d’enfance jusqu’à son entrée à l’université. La mémoire sensorielle, sensitive et charnelle se déploie dans le récit et met en relief la quête de la double-identité. Un récit pointilliste et intime dans une langue où se mêlent l’arabe, l’italien et le français. » Layla Shlonsky

« Le premier roman d’Alexandre Hmine, Marocain d’adoption vivant au Tessin, a été remarqué par le journal «Le Monde», une distinction méritée par cet écrivain qui raconte ses jeunes années dans une vallée tessinoise, partagé entre la lecture du Coran et le dialecte local. L’écriture est souple, comme si elle suivait la piste des cailloux blancs de l’enfance. » Géraldine Savary

« Ce qui fait de Grains noirs un livre réussi, c’est la parfaite cohérence entre le fond – l’entrée dans l’âge adulte d’un petit garçon dont la mère marocaine vient accoucher au Tessin – et la forme – une succession sans transition de scènes brèves racontées au présent pour dire une identité morcelée. La traduction française de Lucie Tardin restitue à merveille l’écriture originale de l’auteur honoré d’un Prix suisse de littérature, mélange d’italien, d’expressions en patois tessinois et de mots français et arabes. (…) Sa place à lui, c’est dans la littérature qu'il la trouve avec son écriture délibérément métissée. Pourtant, il constate à propos d’une nouvelle qui lui vaut un prix littéraire: «Elle ne me plaît plus. Peut-être qu’il est temps de salir d’autres pages, semer d’autres grains noirs.» Ces Grains noirs retenus comme titre français du livre (au lieu de La clé dans le lait, équivalent de La chiave nel latte) suggèrent à la fois la menace d’une révolte et les jalons d'une nouvelle voie littéraire. Une ambiguïté qui reflète le pluriculturalisme de l’auteur et révèle la finesse de la traductrice. » Geneviève Bridel

Coups de cœur

« Comment bien grandir et se construire alors que le regard des autres nous juge différent ? Tout en finesse ! » C.Grivel

« À travers ces souvenirs d'enfance, d'adolescence puis de jeune adulte se dessine peu à peu le portrait intime d'une jeune homme tiraillé entre deux identités, l'une européenne, l'autre marocaine. Comment grandir et devenir adulte confronté à deux cultures différentes ? Comment s'accepter à travers ces deux identités imposées ? Un récit autobiographique fort et subtil! »

Extrait

Je vois l’Elvezia. Ses cheveux gris coiffés en arrière à la laque, ses yeux plissés et brillants, les veines saillantes de son cou. Elle porte une jupe foncée qui lui arrive aux genoux, des chaussettes en laine et une paire de sabots. Elle est assise en bout de table, un peu affalée. Je vois aussi ma tante et son mari. Là, debout devant le buffet de la salle à manger. Elle, elle est habillée tout en noir. L’or brille sur sa peau brune. Lui porte une chemise claire. Il est presque chauve.

Ils regardent tous vers le bas, sourient gentiment. C’est moi qu’ils regardent. Je suis sur le tapis, assis ou couché, je ne sais pas.

C’est peut-être une photographie. Peut-être que ma mère l’a prise.

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