Domaine français
Parution Août 2025
ISBN 978-2-88907-529-4
256 pages
Format: 140x210
Disponible

Domaine français
Parution Août 2025
Disponible

Vanessa de Senarclens

La bibliothèque retrouvée

Domaine français
Parution Août 2025
ISBN 978-2-88907-529-4
256 pages
Format: 140x210

Domaine français
Parution Août 2025

Résumé

En mars 1945, l’Armée rouge entre en Poméranie. À deux cents kilomètres au nord-est de Berlin, l’immense bibliothèque du château de Plathe, trésor de plusieurs générations, se volatilise dans l’Europe en ruine.
Sept décennies plus tard, Vanessa de Senarclens accueille dans son bureau un meuble à tiroirs appartenant à sa belle-famille: un catalogue qui recense seize mille ouvrages, dont un volume clandestin de Voltaire, un Aristote préfacé par Érasme, les fleurs de Maria Sybilla Merian. C’est la bibliothèque perdue de Poméranie. Armée d’une solide formation d’historienne et d’un sens de l’humour salvateur, l’enquêtrice décide d’en retracer la trajectoire. Elle dresse le portrait de celles et ceux qui l’ont fondée, conservée et enrichie, de la Prusse des Lumières jusqu’à l’horreur nazie. En interrogeant aussi les derniers témoins de la collection intacte et le silence qui s’est imposé après la guerre, ce livre fait le pari qu’un récit peut transmettre même ce qui a disparu.

Autrice

Vanessa de Senarclens

Née en 1968 à Genève, Vanessa de Senarclens vit depuis 1996 à Berlin. Spécialiste des Lumières, elle enseigne la littérature française à l’université Humboldt. Il y a une dizaine d’années, un catalogue appartenant à sa belle-famille atterrit dans son bureau: les 16 000 livres qu’il recense ont disparu. Pour raconter cette histoire, elle s’échappe des sentiers académiques et trouve sa voix, dans La bibliothèque retrouvée, à la frontière du récit littéraire de l’essai.

Agenda

Mar. 30.9.2025 , 17h30

à la librairie Payot Rive Gauche (Genève)

En savoir +

Jeu. 27.11.2025 , 19h30

à la Librairie du Centre (Ferney-Voltaire)

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Dans les médias

« À la mort de ses beaux-parents en 2007, Vanessa de Senarclens accueille dans son bureau un meuble à tiroirs qui abrite un catalogue recensant plus de 16 000 ouvrages. (…) Un trésor de plusieurs générations volatilisé en mars 1945 après le passage des nazis. De quoi titiller, quatre-vingts ans plus tard, la curiosité de l’historienne genevoise, qui se mue en enquêtrice dans La Bibliothèque retrouvée. Avec une érudition et une densité mémorielle qui rappellent le style de l’écrivain allemand W. G. Sebald, elle s’y adonne à un jeu de pistes vibrant d’espoirs déçus et de trouvailles fabuleuses, pour restituer, à partir de témoignages et de vestiges, cette Atlantide engloutie. »

Un article de Maxime Maillard à lire ici

« La bibliothèque ressemblait à l’univers d’un savant, à un lieu de retraite. Chaque livre avait sa place et celle-ci ne relevait pas du hasard, mais d’une conception du savoir qui était celle du dernier propriétaire. »

Vanessa de Senarclens, invitée de Pauline Rappaz dans le 12h30 RTS à écouter ici

« Ce livre est passionnant, remarquable en sa capacité de concentrer en quelques deux cent cinquante pages et de manière limpide tant de connaissance, tant d’anecdotes savoureuses. C’est un récit qui se dévore avec délectation tout comme si l’on était plongé dans un roman. La bibliothèque retrouvée nous renseigne sur l’aventure humaine, les destins bousculés par la grande histoire et l’amour que l’on peut avoir pour les livres. L’importance qu’attachent ou non les hommes politiques et les institutions à ces trésors dérisoires nous feront sourire. »

Une chronique de Yassi Nasseri à lire ici

« Comment les Allemands s’arrangent-ils avec la mémoire des conflits auxquels leurs ascendants ont pris part, même passivement ? Vanessa de Senarclens livre une enquête remarquable de rigueur dont l’originalité tient au pas de côté. Car cette spécialiste des Lumières qui enseigne la littérature française à l’université Humboldt est née en Suisse, ce pays «resté notoirement spectateur des catastrophes du vingtième siècle», comme elle l’écrit non sans lucidité et une pointe d’ironie.

(…)

Vanessa de Senarclens rend sensibles et visibles au lecteur des paysages ténébreux, des forêts de bouleaux et «des lacs sombres ravalés par d’immenses ciels qui s’étendent du Brandebourg à la Sibérie». Elle suit les traces de quelques livres et dénoue les raisons du silence de sa belle-famille : comment déclarer de haute importance la recherche d’une bibliothèque alors qu’un «cataclysme» autrement plus grave s’est déroulé très peu de temps avant, à quelques kilomètres ? C’est moralement difficile ; l’écrivaine le suggère avec délicatesse. » Virginie Bloch-Lainé

« L’historienne Vanessa de Senarclens enquête avec érudition et humour sur le sort des livres de sa belle-famille, issue de la noblesse terrienne de Poméranie, aujourd’hui disparue.
(…)

La bibliothèque retrouvée n’est pas un texte académique. Basé sur des sources historiques et des témoignages privés, ce récit révèle un vrai talent littéraire. Les conditions de l’enquête sont mises en scène avec élégance et beaucoup d’humour. L’historienne est amenée à fréquenter des bibliothécaires, des archivistes, des conservateurs issus d’un monde qui n’existe plus – ex-RDA, ex-URSS, Pologne aux frontières mouvantes. Elle en décrit les lourdeurs administratives avec une verve qui exonère son récit de tout pathos. »

Un article d’Isabelle Rüf à lire ici

« Avec La Bibliothèque retrouvée, Vanessa de Senarclens se fait enquêtrice pour retracer l’histoire de la bibliothèque du château de Plathe (aujourd’hui Ploty, en Pologne), disparue en 1945 lors de l’arrivée de l’Armée rouge en Poméranie, alors allemande. Trésor ancestral de sa belle-famille, elle abritait autrefois une collection de 16000 livres, manuscrits et cartes. (…) Au-delà de l’histoire d’une bibliothèque, cet ouvrage met en œuvre une réflexion plus large sur la transmission d’une mémoire et d’un héritage menacés par l’oubli, le déracinement et le silence. » Ambre Andarelli

« Comment un savoir se construit-il ? Comment se dilue-t-il dans le temps ? A travers sa quête, de Senarclens nous confronte à la politique et aux guerres qui ont déchiré cette région ballottée par l’histoire. [Elle] offre un texte aussi richement documenté qu’émouvant. » Maximilian John Bremner

« Historienne spécialiste de la littérature française, Vanessa de Senarclens reconstitue l’histoire de la très riche bibliothèque de Plathe, fondée au XVIIIe siècle et dispersée à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Le lecteur assoiffé d’érudition aimera La bibliothèque retrouvée. Le lecteur friand de romanesque l’aimera aussi. Le lecteur avide d’érudition et de romanesque l’a sans doute déjà lu.

(…)

La stratégie de l’historienne consiste à tresser le récit de la fondation de la bibliothèque, de sa dispersion après le 3 mars 1945, et de sa reconstitution par ses propres recherches (ses nombreux voyages à Greifswald et à Łódź, notamment) : cette façon d’alterner les trames permet de rendre l’érudition compatible avec le romanesque, le feuilletonnesque et l’humoristique, sans jamais altérer la rigueur, et sans faire preuve de complaisance (l’attention portée à une tabatière signale son souci du détail). Les derniers mots de La bibliothèque retrouvée sont « la mémoire et l’oubli » : le livre tout entier, par ce jeu d’alternances, ne cesse de confronter l’un et l’autre, désir de sauvegarder et tendance amnésique, à chaque étape de la vie de la bibliothèque, jusqu’à nos jours. « Personne ne s’intéresse aux vieux ouvrages, dit-il, en haussant les épaules. Les jeunes ne pensent qu’au futur et se fichent du passé » : telle est la confidence de Piotr, bibliothécaire à Łódź, plus tout jeune et porté sur la dépression. Vanessa de Senarclens sympathise avec lui, bien sûr, elle est venue de loin pour retrouver ces vieux ouvrages, mais elle n’est pas du genre à hausser les épaules : « J’ai le sentiment que ces vestiges issus de la bibliothèque disparue ont quelque chose à nous dire et que leur histoire mérite d’être racontée. »

Un article de Pierre Senges à lire ici

« En mars 1945, la plus grande partie des quelque 16000 ouvrages de la bibliothèque du château de Plathe se volatilise lorsque l’armée russe pénètre en Poméranie Orientale. Liée à cette histoire par sa belle-famille, Vanessa de Senarclens mène ici une enquête, afin de retrouver les origines et la trace de ce trésor. Ses seules armes, une curiosité sans faille, le recul de son regard d’historienne et un meuble à tiroirs, témoin-catalogue de la collection. Un roman dont les héros sont… des livres. » Ellen Ichters

« (…) L’auteure retrace avec pudeur et sérieux l’histoire d’une famille de l’aristocratie allemande. De la création de la bibliothèque, au siècle des Lumières, par un homme et une femme qui croyaient à la puissance des livres, à son anéantissement sous le nazisme, auquel le beau-père de l’auteure, enfermé chez lui, continuant à rédiger ses fiches, a assisté, impuissant. Elle observe avec compassion cette famille conservatrice, dont les valeurs ont été foudroyées par le nazisme, puis l’Armée rouge. Elle a identifié, un à un, des trésors, comme preuve de ce qui existait de beau, avant la terreur. Cette mémoire perdue, et retrouvée, est celle de tout Européen, héritier des Lumières, résistant à la destruction, celle qui nous sédimente, nous bâti, nous soutient. » Colombe Schneck

« La bibliothèque retrouvée se lit d’un trait. Vanessa de Senarclens procède par retours en arrière, comme au cinéma. L’auteure raconte, tout en cherchant à comprendre comment chaque génération active a complété un ensemble devenu majeur. Elle fait du coup partie du récit. Les chapitres sur le XVIIIe se révèlent particulièrement brillants. Le XIXe séduit moins dans la mesure où les personnages évoqués semblent plus effacés. L’évocation de 1945 apparaît saisissante, avec son impression d’écroulement total. Une seconde décide de la survie des objets et des gens. Tout passe de mains en mains. Sans papiers, évidemment. L’urgence domine. On est bien loin des petits marquis et des petites marquises qui recherchent aujourd’hui dans les musées, le cul bien au chaud, les provenances par la traçabilité. Vanessa demande du reste non pas à récupérer, mais à savoir. »

Un article d’Etienne Dumont à lire ici

« (…) Dans La bibliothèque retrouvée, on a aussi un coffre, mais vide de livres… et plein de fiches inventoriant les manuscrits, les parchemins, les textes de théologie, de droit et de médecine, d’histoire et de littérature de la bibliothèques disparue du château de Plathe, en Poméranie allemande devenue polonaise en 1945. La genevoise Vanessa de Senarclens mène cette enquête où elle essaie de renouer « le fil d’une conversation interrompue autour de livres et de leurs lecteurs depuis la fondation de la bibliothèque, au milieu du dix-huitième siècle », par Friedrich Wilhelm von der Osten (1721-1786). »  Didier Pinaud

Coups de cœur

« Au fil d’une enquête érudite et émouvante, les livres d’une bibliothèque familiale égarés par l’Histoire retrouvent leur voix, de l’éclat des Lumières aux tourments du XXᵉ siècle. » Vincent

« Il faut se plonger dès la rentrée dans le délicieux livre de Vanessa de Senarclens, La bibliothèque retrouvée, publiée aux éditions Zoé, qui évoque l’histoire vraie d’une bibliothèque de famille ballottée par l’histoire, entre Pologne, Allemagne et Russie. Une lecture d’autant plus passionnante qu’elle raconte comment le philosophe ferneysien, Voltaire, s’était rapproché du Roi de Prusse Frédéric II pour publier ses ouvrages interdits en France. Une fascinante lecture aux allures de grande fresque familiale et historique ! » Maud Scelo

Tout commence par un meuble contenant le catalogue à fiches des 16 000 ouvrages de la bibliothèque du château de Plathe en Poméranie orientale. En enquêtrice acharnée, Vanessa de Senarclens, va remonter le fil pour essayer de reconstituer la trajectoire de cette bibliothèque, de sa création au XVIIIe siècle jusqu’à sa dispersion au cours de la Seconde Guerre mondiale. Un récit sur la transmission quand tout ou presque a disparu.

Fabienne

 » V. de Senarclens raconte l’histoire mouvementée de la bibliothèque de sa belle-famille, dont il ne subsiste qu’un meuble à 16 tiroirs et son catalogue à fiches. Avec l’aisance d’une historienne dix-huitièmiste et d’une romancière à suspense, l’autrice navigue des Lumières jusqu’à la 2e guerre mondiale pour évoquer la trajectoire de ces 16000 ouvrages, dispersés entre Poméranie occidentale, Allemagne et Russie. Au cœur de ce projet monumental qui rassemble dictionnaires, gravures, portraits, cartes topographiques, le livre de fleurs de Maria Sibylla Merian de 1675, ouvrages interdits, libertins, contes et bibles : un personnage fondateur, Friedrich Wilhelm von der Osten, chambellan du roi de Prusse Frédéric II. Et au milieu, certains ouvrages de notre bien-aimé Voltaire. Ce livre a ceci de remarquable qu’il n’a rien d’académique et c’est avec un regard fin, intimiste et à la portée de tous que l’autrice nous plonge dans une enquête aux allures de grande fresque familiale. J’ai un coup de cœur pour le chapitre sur la création de cette extraordinaire bibliothèque et le fait que l’autrice y aborde les doutes qui président au travail de l’historienne : « Pourquoi créer une bibliothèque au milieu de la Poméranie au 18e siècle ? … Que voulait son fondateur ? S’assurer une forme d’autonomie, reclus dans sa lointaine campagne ? Impressionner ses pairs avec des manuscrits clandestins circulant dans toute l’Europe éclairée ? Se mettre en scène ?…» Quant au sauvetage des livres face à l’avancée de l’Armée rouge en 1945, il est éloquent, dramatique.
En associant un scénario proche de l’enquête au travail méticuleux de l’historienne, V. de Senarclens m’a captivée de bout en bout, comme son choix d’évoquer les femmes du passé et, entre autres, ce que nous aurions fait : Aurions-nous été des taiseux ou des résistants dans l’ombre face à la barbarie nazie? Comment vivre la culpabilité du côté des perdants?
Elle nous invite à une humble réflexion sans poser, à aucun moment, de jugement hâtif ou définitif sur ce qui a été.
Avis à tous, ce livre a matière à beaucoup plaire!  » Maud Scelo

« Quel destin pour une bibliothèque savamment constituée au siècle des Lumières, en Poméranie, lorsque l’Histoire s’emballe ?

Vanessa de Senarclens mène une enquête passionnante sur la trace de ces livres égarés dans le fracas du XXe siècle : nazisme, avancée soviétique, pillages, disparitions…

On lit ce récit comme un roman, captivé par la rigueur de la recherche autant que par l’émotion qui affleure à chaque page.

Un texte érudit sans jamais être aride – mon grand coup de cœur de la rentrée ! » Vincent Laurent

Extrait

Peu avant sa mort, mon beau-père parlait souvent de la bibliothèque disparue. Elle se trouvait à l’est du fleuve Oder, dans cette partie de la Poméranie allemande devenue polonaise en août 1945. On traduit Hinterpommern par Poméranie orientale ou ultérieure, et ce nom augmente encore le caractère lointain, périphérique et oublieux de ce pan de terre des bords de la Baltique. A l’heure du thé, il lui arrivait, tout cravaté dans son costume usé, de prendre sur ses genoux un des rares volumes vestiges de sa collection décimée pour me le montrer. Ici un manuel illustré d’escrime, L’Académie de l’Espée de Girard Tibault de 1630, dont il se disait qu’il me plairait parce qu’il était en français, là les trois fascicules reliés du Blumenbuch de Sibylla Maria Merian de 1675 avec leur théâtre de fleurs exubérantes, là encore, un psautier luthérien imprimé à Nuremberg en 1563.
Chacun de ces livres avait son histoire, dont les épisodes récents étaient associés aux exodes qui avaient suivi la Deuxième Guerre mondiale. Le psautier, par exemple, avait transité par la Suède. Mon beau-père l’avait reçu par la poste à la fin des années 70, avec une lettre d’excuses. L’expéditeur avait été en mars 1945 ce soldat de l’armée allemande en déroute qui s’était servi sur les étagères de la bibliothèque d’un château vide. Sa lettre disait l’importance qu’avaient prise pour lui ces chants de l’Ancien Testament faits de louanges, d’exhortations et de repentance. Il avait, après la guerre, reconstruit une existence et tourné la page. Ce n’est qu’à sa retraite que ce livre compagnon de détresse avait commencé à le troubler. Il avait voulu retrouver son ancien propriétaire afin de le lui rendre.
Avec d’autres objets plus imposants, ces livres anciens formaient un ensemble curieux dans la petite maison de mes beaux-parents. Elle avait été construite au milieu des années 50, à Bad Godesberg, à quelques kilomètres de Bonn, grâce à un crédit accordé aux réfugiés de l’Est. Dans sa salle de séjour aux plafonds bas, ouverte sur une baie vitrée, tenaient un canapé, trois fauteuils et une armoire, mais aussi des gravures anciennes, un pan de tapisserie et des portraits de famille qui, jusqu’en mars 1945, avaient orné les larges murs d’un château en Poméranie orientale. Toutes ces choses avaient été déplacées par la guerre, charriées sur de nouvelles rives, comme l’avaient été mes beauxparents. Ils s’appelaient Ferdinand et Margarethe von Bismarck-Osten.
Ce qui prenait toute la place dans leur salon, c’était la Grande carte topographique du duché de Poméranie de 1618, dessinée par le mathématicien poète Eilhard Lubin. Le cartographe avait arpenté des milliers de kilomètres au cours de l’automne 1612, montant sur les rares collines de cette province notoirement plate ou grimpant aux clochers les plus hauts, muni de ses instruments mathématiques lui permettant de mesurer la distance exacte entre deux points. Le résultat est une description précise du duché avec ses villes, ses villages, mais surtout ses innombrables lacs, forêts, rivières, marais. En s’approchant, on distingue au plus sombre des bois, des sangliers et un cerf. Et, sur les flots de la lagune, à l’embouchure de l’Oder, entre la mer, la terre et quelques récifs, on identifie encore une petite embarcation en bois avec des canotiers qui semblent vouloir traverser le fleuve à contre-courant vers nous.