En mars 1945, l’Armée rouge entre en Poméranie. À deux cents kilomètres au nord-est de Berlin, l’immense bibliothèque du château de Plathe, trésor de plusieurs générations, se volatilise dans l’Europe en ruine.
Sept décennies plus tard, Vanessa de Senarclens accueille dans son bureau un meuble à tiroirs appartenant à sa belle-famille: un catalogue qui recense seize mille ouvrages, dont un volume clandestin de Voltaire, un Aristote préfacé par Érasme, les fleurs de Maria Sybilla Merian. C’est la bibliothèque perdue de Poméranie. Armée d’une solide formation d’historienne et d’un sens de l’humour salvateur, l’enquêtrice décide d’en retracer la trajectoire. Elle dresse le portrait de celles et ceux qui l’ont fondée, conservée et enrichie, de la Prusse des Lumières jusqu’à l’horreur nazie. En interrogeant aussi les derniers témoins de la collection intacte et le silence qui s’est imposé après la guerre, ce livre fait le pari qu’un récit peut transmettre même ce qui a disparu.