Pierre Girard

Pierre Girard

Les Enveloppes bleues. Correspondance 1944-1951

 

Frappé par une nouvelle signée d’un nom de femme, un auteur célèbre lui écrit pour la féliciter. Elle lui répond. Leur correspondance, à la fois personnelle et littéraire, durera plusieurs années, rythmant la fin de la guerre, accompagnant leurs publications respectives. Comme s’ils étaient soucieux de préserver une part de mystère, jamais ils ne prendront l’initiative de se rencontrer « en vrai », alors qu’ils habitent à quelques minutes l’un de l’autre…

Sur le mode romanesque qui ne lui est pas étranger, c’est ainsi que l’on pourrait rendre compte de l’échange épistolaire entre Pierre Girard et Alice Rivaz. A l’arrière-plan, Genève, ses parcs, ses cafés et ses rues, que tous les deux aiment passionnément ; sur le devant de la scène, les livres en travail, les œuvres à découvrir ou à relire, le monde des éditeurs, des revues et des journaux de Suisse romande. Mais ces lettres sont aussi révélatrices des facettes multiples et parfois surprenantes de la personnalité de deux êtres d’exception. Deux écrivains majeurs que bien des choses séparent, mais qui décèlent instinctivement, par-delà les façades, l’inquiétude souterraine qui les apparente : d’où le sentiment – partagé – que leur correspondance est le lieu d’une vraie rencontre.