C’est l’histoire d’un deuil. A la mort violente d’un jeune homme, ses proches profondément bouleversés viennent lui rendre un dernier hommage. La cérémonie est à peine terminée que tous s’accommodent de sa disparition jusqu’à faire leurs affaires sur son dos. Rien de plus banal qu’un deuil et le nécessaire oubli qu’il appelle. Le scandale réside ici dans sa brièveté: le mort n’est pas encore enterré qu’il est déjà oublié. C’est que l’auteur a contracté le temps. Respectueux des trois unités de la dramaturgie classique, Olivier Chiacchiari a l’art de les plier à son propos. C’est là que son écriture innove. Il suffit que le travail du deuil se déroule en accéléré pour qu’il tourne à la farce. Derrière nos comportements ordinaires, c’est notre monstruosité secrète que l’auteur donne à voir. C’est qu’il est un maître de l’humour noir.