Alice Rivaz (1901-1998) a traversé son siècle en portant une attention constante aux problèmes qui le secouaient. Formée à la double source des idées socialistes de son père Paul Golay et de son activité au BIT, son intelligence et sa sensibilité se sont exprimées dans son œuvre avec vigueur et lucidité pour défendre la dignité des plus humbles. Dans ses romans comme dans ses nouvelles, elle accorde une place primordiale à l’écho des événements extérieurs sur les consciences, à la recherche de la vérité intérieure. Les thèmes de la solitude, de l’angoisse du vieillissement, de l’impossibilité de l’amour, de la difficulté à concilier vie intime et professionnelle, se retrouvent également dans ses textes autobiographiques. Avec la distance on mesure aujourd’hui l’audace de certaines de ses prises de position, que ce soit dans la dénonciation de la montée de l’antisémitisme ou dans la défense de la place des femmes en littérature. Avec Catherine Collomb et Monique Saint-Hélier, elle a contribué au renouvellement de l’écriture romanesque en Suisse romande dès les années trente.