parution mars 2023
ISBN 978-2-88907-239-2
nb de pages 256
format du livre 105

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Jean-François Duval

Un amour anglais

résumé

Printemps 68. Les Beatles et les Stones font vibrer la planète. La contestation bouillonne à Paris. À Cambridge pour apprendre l'anglais, Chris, dix-huit ans, révolutionne sa propre vie. Il explore les dédales de la ville estudiantine, rencontre Harry le fragile colosse, Simon l'amateur de voitures anciennes, Mike le compositeur de protest songs. Et surtout Maybelene, brillante, élégante, irrésistible.

biographie

Ecrivain et journaliste, né à Genève, Jean-François Duval mêle subtilement les genres dans ses livres : la fiction romanesque, l’écriture voyageuse, le récit intimiste, l’interrogation amoureuse et philosophique. Il est notamment l’auteur de Boston Blues (Phébus, 2000, prix Schiller), Buk et les Beats (Michalon, 1998), Et vous, faites-vous semblant d’exister ? (Puf, 2010). Il sort tout prochainement Enquête sur Kerouac et la Beat Generation (Puf, 2012). 

La Liberté

"Ici, comme souvent chez Duval - qui a consacré plusieurs livres à la Beat Génération - le voyage, les rencontres, les pubs et le blues fusionnent en une musique fraternelle et nostalgique. Au-delà des clichés sur le charme qu’exerce sur les étudiants étrangers cette ville symbole de jeunesse, le livre forme une parenthèse enchantée dans laquelle ils se découvrent une identité insoupçonnée : « Là-bas nous avions été nous-mêmes plus que nous ne le serions jamais. » Avec une légèreté empreinte de mélancolie, Un amour anglais repêche des « moments engloutis » rappelant que « tout nous échappe sans cesse »." Geneviève Bridel  

Vigousse

"Avec Un amour anglais, Jean-François Duval nous livre un roman bilingue. Mais que les puristes se rassurent ! Les quelques phrases en anglais n’imposent pas de séjour linguistique outre-Manche. Le procédé suggère avant tout une ambiance et une époque que l’auteur connaît comme sa poche, étant considéré comme l’un des spécialistes de la Beat Génération. Il nous livre aussi une histoire à tiroirs. Quand la fin du séjour linguistique approche, on a la possibilité de choisir le « happy end » : soit l’interminable Hey Jude des Beatles, soit Those Were the Days, un air plus enjoué de Mary Hopkin sur ces jours que l’on imaginait éternels. Au plaisir de lire un roman vivant et transgénérationnel !" Marie-José Brelaz

Le blog de Francis Richard

"Dans ce roman d'une époque révolue, Jean-François Duval fait un usage idiomatique et savoureux de l'anglais dans les conversations animées entre Chris et Maybelene. Cet anglais parvient aux oreilles du lecteur, qui croit entendre, en fond sonore, pour rythmer le récit de cet amour éphémère, des groupes chanter le rock, en 45 ou 33 tours..."

Une chronique de Francis Richard à lire ici

L'Année où j'ai appris l'anglais

«  À Cambridge, j'’ai été un autre, un type que je n’'avais jamais été et qu’'il m’'est arrivé d'’admirer : ce type a existé quelques semaines en tout et pour tout, puis il a disparu. »

Nouvelle édition: https://editionszoe.ch/livre/un-amour-anglais

 

La Voix fantôme (1993, domaine français)

La Voix fantôme

Un amour anglais: extrait

Un an avant qu’Armstrong n’aille sur la lune, j’ai failli mourir. Nous avions découvert l’Écosse, nous revenions vers Cambridge. La radio jouait « Lady Madonna » des Beatles et « Guitar Man » d’Elvis. À la sortie d’un tournant, la Mini Cooper a quitté la route, défoncé un muret de pierres et s’est retournée. Simon avait trop serré son virage. J’ai pensé, voilà, c’est maintenant et c’est comme ça, j’ai dix-huit ans et je vais mourir. Ça a duré une éternité. J’entendais la tôle se froisser de plus en plus. La Mini n’en finissait pas d’être rejetée d’embardée en embardée, le mur partait en éclats, diffusait ses cailloux en tous sens, une explosion, un vrai big-bang en réduction. On s’est éjectés, Tim se tenait le ventre, Simon jurait, moi, sans ressentir aucune douleur, j’ai vu du sang jaillir de mon bras. Je n’étais pas tout à fait sûr d’être encore vivant. Dans le pré, à la sortie du trou qu’elle avait rondement creusé dans le muret, la Mini ressemblait à une boîte de conserve compressée. Une ambulance est arrivée comme un cadeau surprise sur cette route isolée et déserte. Envoyée par qui ? On n’a jamais su. On nous a emmenés, sans nous faire l’honneur de la sirène, à quoi bon, route béante, ouverte sur l’enfer ou le paradis. Piqûre antitétanique, bandages. Simon s’excusait et s’excusait encore, c’était sa faute, il n’aurait pas dû céder à son démon familier, prendre tant de risques dans les virages. J’ai pensé que j’étais ressuscité ou que j’avais conclu un pacte amical avec le diable. Si j’étais mort, j’avais une nouvelle vie devant moi.

À Paris, l’émeute sourdait. Nous n’en savions évidemment rien. C’était avril 1968.