parution octobre 2021
ISBN 978-2-88927-926-5
nb de pages 256
format du livre 105x165 mm

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Ella Maillart

Cette réalité que j'ai pourchassée

résumé

Les lettres qu'Ella Maillart a échangées avec ses parents déroulent le récit de ses années de grands voyages, de 1925 à 1941. Écrites sur le vif, elles saisissent ses humeurs du moment, annoncent les projets d’itinéraires, esquissent des réflexions sur l’Orient et l’Europe. Elles sont ici accompagnées de photographies et complétées par des reportages écrits pour divers journaux et magazines. Voile sur le Léman, fouilles en Crète, entraînement sportif et pérégrinations dans les montagnes d’URSS, sans oublier le récit classé « confidentiel » d’une visite à Winston Churchill en 1936 : une plongée dans la trépidante existence de la voyageuse.

Avant-propos d'Olivier Bauer

biographie

Ella Maillart (1903-1997) a été l’une des voyageuses les plus audacieuses de la première moitié du XXe siècle: navigatrice, figurante sur des plateaux de cinéma berlinois, aventurière dans les républiques soviétiques reculées, correspondante en Mandchourie, baroudeuse dans le Turkestan chinois, disciple de sages dans le Sud indien. Dès 1946, elle revient en Suisse et s'établit à Chandolin d'Anniviers où elle passe désormais six mois de l'année, "de la dernière à la première neige."

Le Figaro

"Pendant une vingtaine d’années, elle avale les kilomètres, à pied, à dos de mulet ou de chameau, en train, se posant dans des oasis, des monastères, sous une yourte, dans une pension luxueuse, un dortoir de fortune. La liste des pays qu’elle a découverts a de quoi donner le tournis. Toujours curieuse de rencontres, de paysages, de légendes. (…) Ella Maillart creuse son destin, le force. (…) Une captivante correspondance." Thierry Clermont

Le Courrier

"La parution récente de deux ouvrages d’Ella Maillart est l’occasion rêvée de plonger ou de replonger dans cette œuvre aux contours singuliers. (…)

S’il est une chose qui ressort de cette correspondance, c’est bien la valeur de ce « presque ». Ella Maillart sait mieux que quiconque qu’il n’y a pas de contrées véritablement désertes, que tout espace est habité, tout au moins traversé, et que si la rencontre est rare, elle demeure possible partout, même dans les coins les plus reculés." Alexandre Chollier

Géothèque

"Ella Maillart, l'écrivaine voyageuse par excellence."

Regards sur Chandolin (2021, domaine français)

Regards sur Chandolin

Juché à près de 2000 mètres dans les Alpes valaisannes, Chandolin devient la patrie d'élection d'Ella Maillart dès 1946, jusqu'à sa mort un demi-siècle plus tard. Les photographies rassemblées ici témoignent du regard émerveillé que l'exploratrice a posé au fil des décennies sur le village et ses habitants, sa vie religieuse et communautaire menacée par l'arrivée de la modernité. À travers des textes qui accompagnent ces images vibrantes, Ella Maillart raconte la construction de la route qui dès 1959 relie Chandolin à la vallée, déplore l'invasion des touristes, péril pour l'équilibre alpin, magnifie la montagne, sublime et dangeureuse.

Ella Maillart ou la vie immédiate, texte hommage de Nicolas Bouvier, complète ce corpus, préfacé par Pierre-François Mettan, qui contextualise l'installation et la vie d'Ella à Chandolin, tandis que la postface de Jérôme Meizoz nuance le regard nostalgique de la photographe en révélant son arrière-plan: l'existence rude, le dénument extrême de ces paysans montagnards.

Suivi de Ella Maillart ou la vie immédiate

Préface de Pierre-François Mettan

Postface de Jérôme Meizoz

Au pays des Sherpas (2017, domaine français)

Au pays des Sherpas

Nourri d’un rapport fort entre texte et image, Au pays des Sherpas est construit comme un diptyque. Il décrit un itinéraire qui va de la périphérie vers le centre : à plusieurs occasions, Ella Maillart rappelle qu’elle vit une quête de sens au « cœur » de l’Asie. La première partie fait la part belle à l’enquête ethnologique : l’observateur s’efface, les objets et les coutumes sont décrits avec soin de l’extérieur, avec le choix du mot juste utilisé par les autochtones ; après l’expérience de l’ascension vers le lac sacré de Gosainkund, le regard se tourne vers l’intérieur, en particulier vers les pratiques religieuses : Ella Maillart abandonne sa neutralité, trouvant sa place dans un pays où une harmonie est possible entre individu et collectivité, entre nature et culture.

Ce texte est précieux pour ceux qui s’intéressent au bouddhisme et à l'hindouisme. L’auteur décrit avec précision les scènes religieuses et les rites, elle restitue les légendes de manière vivante, simple et directe. Ella Maillart est touchée par une spiritualité présente au cœur de la vie quotidienne.

Les soixante-cinq photographies prises par Ella Maillart lors de ce voyage, reproduites dans ce livre publié aujourd’hui pour la première fois en français, sont exceptionnelles.

Édition établie et annotée par Pierre-François Mettan
Cette réalité que j'ai pourchassée (nouvelle édition)

 

Ella Maillart (1903-1997) a été l’une des voyageuses les plus audacieuses de la première moitié du XXe siècle. Choisie parmi presque 400 lettres, cette correspondance avec ses parents tient lieu d’une biographie d’Ella dans ses années de grands voyages, de 1925 à 1941.

Les lettres sont accompagnées de photographies et, dans cette nouvelle édition, elles sont complétées par des reportages écrits pour divers journaux et magazines, qui illustrent ses activités : voile sur le Léman, fouilles  archéologiques en Crète, entraînement sportif et pérégrinations dans les montagnes d’U.R.S.S., récit d’un conflit sur la frontière Inde-Afghanistan en 1937. Et par un texte jamais paru noté «confidentiel» dans ses archives : une visite intrépide à Winston Churchill en 1936. Cette rencontre dévoile l’importance des contacts qu’Ella entretenait en Angleterre et la clairvoyance de l’homme d’Etat, déployée avec fougue devant son interlocutrice attentive.

Ce livre est un témoignage irremplaçable des élans d’Ella Maillart vers l’ailleurs, de ses voyages au jour le jour, de ses reportages éclairés et de son cheminement intérieur.

Entretiens avec Ella Maillart, Le Monde - mon héritage (2 CD)

Ella Maillart (1903-1997), après ses grandes explorations de l’URSS et de l’Asie, a passé

le temps de la Deuxième Guerre mondiale en Inde auprès de maîtres de sagesse. Elle est ensuite revenue en Suisse où elle s’est installée à Chandolin, un village du Valais perché à 2000 mètres. Dans son chalet, elle a préparé ses conférences, écrit, reçu ceux qui venaient la consulter avant d’entreprendre un voyage ou simplement pour la rencontrer.

 

Le film réalisé par Paul Siegrist en 1973 pour la Télévision Suisse Romande, Les Itinéraires d’Ella Maillart, nous met en contact direct avec cette personnalité hors pair.  Elle raconte ses voyages, le chemin spirituel qu’elle est allée rechercher avec difficulté mais ténacité auprès de sages, ses idées sur l’Europe des deux Guerres mondiales, la nature qu’elle observe chaque jour autour de son refuge alpestre. Ses propos sont illustrés par des photos de ses voyages.

 

Le CD regroupe des extraits d’entretiens accordés par Ella Maillart à la Radio Suisse Romande entre 1945 et 1993. Elle y décrit sa jeunesse à Genève et au Creux-de-Genthod, à quelques mètres du lac, ses lectures, sa carrière de sportive de compétition et les rencontres qui ont déterminé son parcours. Elle évoque son retour de l’Inde au lendemain de la guerre, sa vision de notre civilisation occidentale et son cheminement intérieur qui fut le centre d’intérêt de la seconde partie de vie.

Envoyée spéciale en Mandchourie (2009, domaine français)

Envoyée spéciale en Mandchourie

Le voyage en Mandchourie d’Ella Maillart se situe immédiatement avant son long périple avec Peter Fleming raconté dans son livre-phare, Oasis interdites. C’est le dernier récit de voyage à découvrir de la grande voyageuse, écrivain et photographe suisse.

 

En 1934, Ella Maillart voyage seule puis avec Peter Fleming au Mandchoukouo, ce nouvel empire taillé dans la Mandchourie par la volonté du Japon. Trois populations différentes habitent le pays, les Chinois, les Mandchous, les Japonais qui occupent le territoire avec militaires et civils. Le fétichisme du rail domine, la construction des voies est une priorité absolue pour les Japonais. C’est ainsi qu’Ella Maillart sillonne tout le pays, privilégiant les endroits qui semblent interdits.

Avec sa finesse habituelle, elle décrit les colonisateurs et leurs multiples activités. Tout un monde prend vie, celui des Mandchous, des Chinois, des Russes Blancs et des Japonais. Avec humour, elle raconte les interminables contrôles et avec perspicacité elle observe les haines de race.

Ce texte, publié sous forme d’articles dans Le Petit Parisien à la fin de 1935, est inédit sous forme de livre. Il a été complété avec le manuscrit de l’auteur, et les photographies d’Ella Maillart.

 

Ella Maillart (Genève, 1903-1997)

Préface de Gilbert Etienne

Cette Réalité que j'ai pourchassée (réimpression)

 

Ella Maillart (1903-1997) a été l’une des voyageuses les plus audacieuses de la première moitié du XXe siècle. Pour célébrer le centenaire de sa naissance, nous publions une partie importante de la correspondance tenue avec sa mère à l’époque de ses pérégrinations.

«On la voit tout à tour marin sur un voilier en Méditerranée, apprentie archéologue sur l’île de Crète, figurante sur des plateaux de cinéma berlinois, exploratrice dans les Républiques soviétiques reculées, correspondante de presse en Mandchourie, infirmière malgré elle dans le Turkestan chinois, conférencière à la prestigieuse Royal Geographical Society à Londres, et enfin méditative dans le Sud indien.»

Ecrites sur le vif, ces lettres saisissent au vol les humeurs du moment et les impressions du lieu, annoncent les projets d’itinéraires, esquissent des réflexions sur l’Orient et l’Europe. Accompagnées de nombreuses photos prises pendant ses expéditions, elles sont un témoignage irremplaçable des élans d’Ella Maillart vers l’ailleurs, de ses voyages au jour le jour, de son cheminement intérieur.

 

 

Bleu immortel. Voyages en Afghanistan (2003, domaine français)

Bleu immortel. Voyages en Afghanistan

En 1939, Annemarie Schwarzenbach et Ella Maillart arrivèrent en Afghanistan après avoir traversé, en voiture, les Balkans, la Turquie et l'Iran. Un goût commun pour les pays lointains avait rapproché la photographe journaliste et l'exploratrice écrivain. De ce voyage elles rapportèrent leurs impressions, transcrites en textes et en photographies. Près de quinze ans plus tard, Nicolas Bouvier suivait leur route jusqu'en Afghanistan, via le Bélouchistan et Kandahar, avant de poursuivre vers le Japon en passant par l'Inde et Ceylan. C'est la première fois qu'un livre réunit les écrits et les photos de ces trois écrivains voyageurs, suisses et célèbres. Leurs regards sur l'Afghanistan, à la fin des années 30 et au début des années 50, sont précieux aujourd'hui où l'on tend à ne plus voir, de ce pays, que l'époque des talibans. Et leurs textes sur le goût du voyage en disent plus sur leurs ressemblances que sur leurs différences: ils sont habités par une géographie de l'infini.

Cette Réalité que j'ai pourchassée (avec CD)

 

Ella Maillart (1903-1997) a été l’une des voyageuses les plus audacieuses de la première moitié du XXe siècle. Pour célébrer le centenaire de sa naissance, nous publions une partie importante de la correspondance tenue avec sa mère à l’époque de ses pérégrinations.

«On la voit tout à tour marin sur un voilier en Méditerranée, apprentie archéologue sur l’île de Crète, figurante sur des plateaux de cinéma berlinois, exploratrice dans les Républiques soviétiques reculées, correspondante de presse en Mandchourie, infirmière malgré elle dans le Turkestan chinois, conférencière à la prestigieuse Royal Geographical Society à Londres, et enfin méditative dans le Sud indien.»

Ecrites sur le vif, ces lettres saisissent au vol les humeurs du moment et les impressions du lieu, annoncent les projets d’itinéraires, esquissent des réflexions sur l’Orient et l’Europe. Accompagnées de nombreuses photos prises pendant ses expéditions, elles sont un témoignage irremplaçable des élans d’Ella Maillart vers l’ailleurs, de ses voyages au jour le jour, de son cheminement intérieur.

 

La voix d’Ella Maillart

CD de la Radio Suisse Romande, durée : 65’44 ‘’

Ella Maillart a raconté ses voyages et ses passions à la Radio suisse romande sur une période de près de cinquante ans, ce qui permet aujourd’hui de retrouver avec émotion sa voix à différentes périodes de son existence.

 

Lettres et photos sélectionnées et réunies par Anneliese Hollmann

 

Avant-propos d’Olivier Bauer sur le sens qu’Ella Maillart donne, à travers ses lettres, à ses voyages.

(Olivier Bauer est journaliste, voyageur, auteur du film consacré à Nicolas Bouvier Le Vent des mots, dans la série «Un siècle d’écrivains» (FR3/TSR).

 

Cette réalité que j'ai pourchassée: extrait

À bord de Bonita

Baie d'Aranci

Golfe de Terranova (Sardaigne)

23 juillet (1925)

 

Mes chers parents,

Que de choses à vous raconter ! Tout d'abord je ne me rappelle pas si, dans ma carte de Bonifacio, je vous ai remerciés pour votre lettre du 13 juillet. Nous avons quitté cet endroit le 18, poussées par une bonne brise d'ouest et voulant longer la côte est de la Sardaigne. Au lieu d'aller jusqu'au bout du détroit de Bonifacio où il n'y a guère d'îles, nous avons traversé un splendide archipel nommé Maddalena. Seulement, il n'était pas permis de passer là parce que c'est une zone fortifiée, réservée aux autorités de la marine italienne. Nous nous sommes dit: Allons-y, nous verrons bien ce qui arrivera. Au coucher du soleil nous sommes passées près d'un sémaphore qui a levé deux drapeaux accompagnés de deux coups de canon. Cela voulait dire "stoppez immédiatement" (MN), ce que nous avons fait, un dinghy nous a accostées, nous signifiant en italien que nous ne pouvions pas passer et un remorqueur de marine nous a prises jusqu'à Maddalena, petite ville de 8000 habitants, sur l'une des îles, où nous avons jeté l'ancre et passé la nuit. Durant notre remorquage entre les îles nous avons vu toutes les installations, usine à gaz, station de radio, fortifications, etc. Ensuite la police et la marine ont contrôlé nos papiers et inspecté le bateau. Ils étaient certains que notre gramophone était un émetteur et ont fouillé partout à bord, cherchant caméras et radios. Finalement ils ont pris nos appareils photo, pour en développer les films ! Nous leur avons expliqué que les pêcheurs de Bonifacio nous avaient dit que l'on pouvait passer par là, et que nous ne faisions qu'une croisière de plaisance. Puis il y a eu un conflit entre les militaires et la police parce que cette dernière nous avait fait débarquer avec nos passeports tandis que le commodore nous avait interdit de mettre pied à terre !

(...)

Entre-temps, les officiers du petit destroyer Montrose s'étaient présentés et nous avaient invitées à un dîner qui a eu lieu hier. Ils ont été évidemment très chics et sympathiques. Lorsqu'ils ont appris que le Marlborough nous avait offert 4 livres de lard, et des gâetaux et des sardines, ils étaient prêts à nous faire cadeau de tout – en fait ce matin ils sont venus avec 20 livres de peinture émail blanche et ont poursuivi le travail de peinture, tandis que nous peignions le pont ou naviguions avec le dinghy de 14 pied du commandant du Vampire. – Ils nous ont apporté du mastic, du blanc de plomb, une ligne de loch, du coton pour les lampes, 5 boîtes de cigarettes, etc. Vous pouvez imaginer notre joie ! L'autre jour l'aumônier du Marlborough a nettoyé nos cuivres !! Aujourd'hui nous avons déjeuné sur le Montrose, juste avant son départ pour Malte. ce soir nous sommes les invitées d'honneur du capitaine Dutton (Marlborough).

Nous avons trouvé à bord une lettre des officiers du sous-marin Lucia (qui est parti ce matin), disant qu'ils étaient prêts à nous fournir du lard pendant les 3 prochains mois !! Voilà, le vent a heureusement tourné, à présent c'est la tramontane, et nous mettons les voiles ce soir.

Le prochain port où nous irons certainement est Cagliari que nous devrions atteindre dans les 2 jours, j'espère. Mais après cela nous ne sommes pas sûres de notre itinéraire et si vous envoyez quelque chose à Palerme, merci de l'adresser c/o Consulat de France.

En hâte,

Votre Kini

pp. 35-40