parution avril 2023
ISBN 978-2-88907-199-9
nb de pages 144
format du livre 140x210 mm
Où la chanson va
résumé
« Neuf histoires écrites à partir de la musique, des chansons, de ce qu'elles peuvent raconter. Suivre Bashung, Thom Yorke, Bartók, Brahms, Gershwin, Nina Simone, Babx, Amy Winehouse, Nick Cave. Neuf histoires pour affronter le danger, neuf histoires pour s'en tirer. » Sébastien Ménestrier
Les chanson à l'origine du livre réunies dans une playlist, à écouter ici: https://www.youtube.com/playlist?list=PLupH0T4Wgq_u5X8rp-gigmU36CwIO-iuO
Né en 1979, Sébastien Ménestrier est pianiste et enseignant. Son premier roman Pendant les combats (Gallimard, 2013) a été finaliste du prix Goncourt du premier roman et lauréat du festival du premier roman de Chambéry en 2014. Son deuxième roman, Le Suivant, a été publié dans la collection « Qui-vive » chez Buchet-Chastel en 2017. Écrit dans la ferveur de celles et ceux qui luttent pour échapper aux pouvoir aveugles, Le chant de Shilo est une lecture contemporaine d'un épisode d'Homère.
mardi 13 juin 2023 20h00
Sébastien Ménestrier, invité dans l’émission « Le Grand soir » sur RTS – la 1ère, avec le chanteur Kent
En savoir +les-notes.fr
"Chaque texte est associé à une musique ; par la force de l’écriture l’auteur fait naître des univers différents, sorte de songes très personnels. On y ressent l’imminence du danger. Même si on n’a pas toutes les références, ce petit livre propose une expérience singulière, un pont entre musique et écriture." F.E et T.R
Maze.fr
"Neuf histoires, neuf fictions sur le pouvoir de la musique face au danger. Ce n'est pas seulement « où la chanson va », c'est aussi d'où la chanson vient. Les neuf histoires de Sébastien Ménestrier nous font voyager entre Nevers, Wellingborough, Cap Canaveral, Cisnadioara, Belgrade ou encore Paris, de 1913 à aujourd'hui. Un espace-temps très large, dans lequel la nature occupe une place importante. Le thème de la forêt, la rivière, l'espace sont autant de lieux qui permettent de s'échapper et apportent aux personnages une certaine libération. (…)
Sébastien Ménestrier compose son roman comme on écrit une chanson. Enseignant et pianiste, l'auteur fait la jonction entre ses deux passions en jouant avec la musicalité des mots. Il écrit certains paragraphes comme des paroles de chansons, crée des jeux de rimes d'une phrase à l'autre. La proximité de Ménestrier et ménestrel devient alors une évidence ; sinon un clin d'œil voulu, du moins une belle coïncidence."
Un article de Marie Starecki à lire ici
Le Matin Dimanche
"Les chansons ont la liberté d’aller où elles veulent ; c’est ce que semblent dire les neuf histoires rassemblées dans Où la chanson va. Lui-même pianiste, Sébastien Ménestrier aime ce compagnonnage entre littérature et musique qui se faisait déjà entendre dans le titre de son précédent livre: Le chant de Shilo. La bande-son est aussi variée que haut de gamme : Bashung, Radiohead, Brahms, Nina Simone, Bartok, Amy Winehouse... Il arrive qu’un chanteur ou une chanteuse soit présent dans l’histoire qu’il inspire, mais ce n’est pas la règle. (…) Le plaisir du lecteur tient pour une part à ces frictions parfois énigmatiques entre littérature et musique ; on cherche des échos, des résonances, des harmonies cachées. Sèche, lapidaire, l’écriture de Sébastien Ménestrier laisse des choses dans l’ombre et ses récits peuvent prendre des directions inattendues : pas toujours au clair sur leurs désirs, souvent tentés de fuir, ses personnages ne disent pas tout de leur fragilité intérieure. On a une préférence pour la dernière histoire, inspirée par « Alice » de Nick Cave, où la chanson et la vie en viennent à s’accorder doucement l’une à l’autre." Michel Audétat
Le blog de Francis Richard
"Sébastien Ménestrier est musicien et écrivain. Dans ce livre, la musique inspire l'écriture et cela donne neuf histoires où le lecteur se fait également auditeur, d'autant que, courtoisement, l'auteur indique en fin d'ouvrage la liste des chansons qui l'ont inspiré."
Une chronique de Francis Richard à lire ici
Le chant de Shilo (2022)
Le chant de Shilo est porté par la voix d’une jeune fille qui se fait garçon pour accompagner Ulysse jusqu’à Troie, car elle pense que l’aventure est là. Mais l’aventure n’y est pas. L’aventure, c’est rester sur l’île où elle a fait escale, ne plus avoir de roi. C’est suivre Shilo, son île entière, consentir à ses lois. À sa terre âpre, à sa joie, aux forces des pierres. C’est adorer, frapper, brûler. C’est aller jusqu’au bout.
Où la chanson va: extrait
J’étais en danger quand j’ai commencé ce livre. C’était l’été, il faisait chaud. Mon garçon et ma fille étaient si beaux avec leur peau dorée, nous étions sur le sable mouillé et je voulais m’enfuir. Le danger me séparait. J’ai pris leurs mains et nous sommes allés dans les vagues, je ne voulais pas tomber. Le danger a un nom pour moi, l’anxiété. Être si près de ne plus pouvoir faire un pas, de ne plus dire un mot, jamais. S’effacer. Alors j’ai commencé à écrire ces histoires sur la musique car la musique est une amie, elle allait m’aider. Elle est avec moi depuis cette nuit de mes douze ans où, seul à la maison, je me suis remis au piano. Je l’avais quittée, je ne l’avais pas comprise. Je l’ai retrouvée. J’ai joué cette nuit-là et je n’ai plus arrêté. La musique n’est pas l’écriture, elle ne fait pas mal. Pas de combat. Si elle disparaît des semaines elle ne me tuera pas. J’ai commencé ces histoires où elle serait là, je l’ai suivie, et ces histoires m’ont ramené au danger. C’est lui que mes personnages affrontaient. On ne sait jamais avec le danger si on va s’en tirer. On ne peut que marcher et prier. Alors j’ai été à leurs côtés pendant qu’ils marchaient et priaient, j’ai comme eux marché et prié. Je m’en suis tiré. Aujourd’hui j’ai des semaines de paix devant moi. C’est un dimanche d’hiver, j’ai un peu froid, j’aurais dû plus m’habiller. Je monte en haut d’une colline avec ma fille et mon garçon, avec ma rousse ambrée. Ils sont très beaux. Je ne vais pas tomber.