parution octobre 2022
ISBN 978-2-88907-081-7
nb de pages 272
format du livre 105x165 mm

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Corinna Bille

Théoda

résumé

Avec l'émerveillement propre à l'enfance, Marceline raconte la vie d'un village paysan entre plaine et montagne; et comment, en épousant son frère aîné, Théoda est entrée dans la petite communauté.
Théoda la fascinante, la vivante, Théoda la dangereuse aussi, qui, à l'insu de tous sauf de la fillette, en aime un autre. Jusqu'au drame.

Préface de Pierre-François Mettan
 

biographie

Corinna Bille (1912-1979), romancière et auteur de nouvelles proches du fantastique, excelle dans les fictions courtes. Elle a reçu en 1975 la Bourse Goncourt de la nouvelle pour La Demoiselle sauvage. Dans un monde cartésien, informatisé, son œuvre propose un retour aux sources et une quête de l’unité primordiale.

Lausanne cité

"Théoda la fascinante, la vivante, Théoda la dangereuse aussi, qui, à l'insu de tous sauf de la fillette, en aime un autre. Jusqu'au drame. Romancière, poète et nouvelliste, S. Corinna Bille est une figure majeure de la littérature suisse."

Terre et Nature

"(…) Les couples aussi vont par deux, comme celui que forment Barnabé, l'aîné, 22 ans mais il en paraît plus, comme tous les paysans, et Théoda, cette femme venue d’une autre vallée avec son air absent et ses mystères. Alors, quand Théoda se révèle, vivante et forte, quand elle bouscule l’ordre des choses, c'est comme si le sol tremblait sous le village. Une menace sourde imprègne tout, les orages se succèdent, les hommes et les bêtes deviennent méchants. Et le drame arrive, comme une tempête d’été." Clément Grandjean

L'Echo Magazine

"Ce roman est un délice frémissant : sa langue fait appel aux sens et aux émotions; sa poésie relève de l’enfance; quant à la nature, elle est inéluctable, comme le drame qui vient." Thibaut Kaeser

Sauramps

"Entre questions existentielles à hauteur d’enfant et récit de la vie d’une communauté paysanne des Alpes suisses, le premier roman de S.Corinna Bille paru pour la première fois en 1944 continue de fasciner. Un texte à la fois limpide et profond, "miracle d’une langue qui choisi la ligne claire pour dire la violence des passions." À découvrir absolument !"

 

L'Usage du monde

"La redécouverte de Théoda permet de nous plonger dans le quotidien de la vie paysanne et des questions existentielles qui la traversent. On peut parfois penser à Hermann Hesse dans cette capacité à évoquer des vérités universelles. Le roman de Corinna Bille est profond, lucide et juste. Il donne à réfléchir à notre humaine condition." Mickaël Kobler

Espagnol

Éditeur: Greylock Editorial
Année: 2024

Deux passions

Une fillette accusée de sorcellerie parce que fascinée par la nature et sa magie dans le Valais de l'Ancien Régime (Emerentia 1713); l'amour d'une jeune paysanne et de "Monsieur", le riche peintre dont elle s'occupe des enfants (Virginia, 1891): dans ces deux passions, l'une tragique, l'autre heureuse, la sensualité est confrontée à la culpabilité chrétienne. Elle pulse dans ces pages parmi les plus émouvante de S.Corinna Bille.

Préface de Jérôme Meizoz

Emerentia (2016)

Emerentia

Emerentia 1713 fait partie d'un diptyque, Deux Passions, dernier ouvrage paru du vivant de Corinna Bille. Après une édition en Minizoé, le texte ressort cette fois-ci au format Zoé poche. Dans un Valais féodal qui semble tout droit sorti du Nom de la rose d’Umberto Eco, la petite Emerentia, jeune aristocrate née d’une mère obscure, est confiée à un curé. Son amour de la nature et son imagination font vite passer la fillette pour une sorcière, et son tuteur use des pires châtiments pour tenter de redresser ce caractère peu conforme aux dogmes catholiques. Au point de causer la mort de l’enfant. En contrepoint de cette sombre destinée, Corinna Bille dépeint une nature belle et pure, plus propice au merveilleux qu’à la sorcellerie, mais crainte et méconnue des hommes.

Ouvrage disponible dans une nouvelle édition: https://www.editionszoe.ch/livre/deux-passions

Jours fastes. Correspondance 1942-1979 (2016, domaine français)

Jours fastes. Correspondance 1942-1979

Cette correspondance est un document d’histoire littéraire de premier plan. Il fournit d’une part de précieuses informations sur la vie des années 1940 à 1975 en Suisse romande, et suscite d’autre part réflexion en matière de littérature, notamment sur le lien entre cette « province française qui n’en est pas une » (Ramuz) et ce qui se joue à Paris. Il soulève enfin des questions culturelles à plus large échelle, d’ordre économique et social. Nous avons là ce que les historiens appellent des « archives de la vie privée ». Apprenant par exemple le choix de Corinna Bille de vivre seule, en 1944, à Lausanne pour la naissance du premier enfant alors qu’elle est toujours mariée ailleurs, le lecteur découvre comment une femme démunie peut rester coquette et suivre les conférences savantes de Charles Albert Cingria sur la musique médiévale ; puis, mère au foyer de trois enfants en Valais, région de tradition très catholique, comment elle parvient à se ménager une fenêtre dans sa journée pour écrire. Les différends entre les deux époux au sujet de l’alimentation et de l’éducation sont d’autres éléments aussi passionnants.

Elle, Corinna, rêve d’une « chambre à soi » (selon l’expression de Virginia Woolf) mais aussi de voyages lointains. Lui, Maurice, toujours sur la route, passe de périodes de grande vitalité à des moments d’abattement et de mélancolie. La lettre devient une méditation qui lui permet de s’expliquer. Ce qui frappe, c’est la continuité et la longévité dans l’attachement.

A l’interface de la vie privée et publique, le genre de la correspondance se lit autant comme un documentaire que comme une fiction romanesque, en tout cas pour ce qui est de cette exceptionnelle saga conjugale.

 

Édition établie et annotée par Pierre-François Mettan, avec la collaboration de Céline Cerny, Fabrice Filliez, Marie-Laure König, sous la direction de Jérôme Meizoz.

Rose de nuit ou le sursis (2009, Minizoé)

Rose de nuit ou le sursis

Ainsi cette amoureuse au nom de fleur détourné obtient avant que la mort ne vienne tout sceller un «sursis» : une errance qui lui permet de refaire le voyage, de regarder une dernière fois autour d’elle, de retrouver des visages et des gestes, d’embrasser la beauté saugrenue du monde et surtout de porter encore un peu sa douleur informulée, inavouée, en somme de rassembler son être meurtri avant d’être cette morte parfaite aux mains croisées, un chapelet entre les doigts.

L’œuvre de S. Corinna Bille (1912-1979) est aussi envoûtante que salubre : il n’y a pas de temps mort.

Préface de Doris Jakubec

Emerentia (1994, Minizoé)

Emerentia

Emerentia 1713 fait partie d'un diptyque, Deux Passions, dernier ouvrage paru du vivant de l'auteur (1912-1979). L'histoire raconte le drame de la petite Emerentia, une enfant maltraitée parce qu'elle est soupçonnée de sorcellerie. Contrebalançant cette sombre destinée éclate la magique nature du Valais, d'une fraîcheur et d'une sauvagerie antédiluviennes que la plume de Corinna Bille semble être la seule à pouvoir évoquer avec autant de ferveur.

Ouvrage disponible en poche : https://www.editionszoe.ch/livre/deux-passions

Postface de Marek de Courten

Théoda: extrait

Nous n'avions pas qu'un village. Nous en avions deux.
L'un près du fleuve, dans les vignes et les vergers: Pragnin. L'autre à deux heures de marche au-dessus: Terroua. Et nous allions de l'un à l'autre selon les saisons; déménageant, emménageant sept fois durant l'année.
Deux noms à leur ressemblance. Pragnin qui est de guingois, pas du tout stable et qui s'étage. Terroua qui pèse lourd, qui tient ferme au sol et qui refuse de se confondre avec le ciel.
Deux villages et pourtant le même, avec les mêmes habitants, les mêmes pensées. Ainsi furent Rémi et Théoda: un homme et une femme, deux et pourtant la même chair et la même âme.
Une cinquantaine de familles y vivaient. Presque toujours deux ou trois par maison, sauf le curé qui en occupait une pour lui seul. On habitait un étage à Pragnin et un autre à Terroua. On possédait des prés et des champs disséminés du haut en bas de la montagne et des vignes dans la plaine.
Pour les gens d'ailleurs, ces familles auraient pu paraître toutes semblables. Pour nous, il existait de grandes différences. Certes, il y en avait entre les propriétaires de quinze vaches et ceux qui n'en faisaient paître que trois, entre les petits possédants, comme on disait de certains, et ceux qui n'avaient qu'un pré, entre un conseiller et un citoyen dont le nom ne figurait sur aucune liste électorale.
Nous étions parmi les petits possédants.