parution août 2013
ISBN 978-2-88927-783-4
nb de pages 448
format du livre 105 x 165 mm

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Robert Walser

Le Territoire du crayon. Microgrammes (poche)

Traduit de l'allemand par Marion Graf

résumé

« L’optimisme est une chose magnifique, voilà la réflexion que m’a inspirée une voix retentissante qui sortait de la bouche d’un promeneur. »

Robert Walser, né à Bienne en 1878, est mort à Herisau en 1956. Maître de la petite prose, il a écrit autant pour des livres et des journaux, où il envoyait ses textes pour vivre, que pour lui-même, dans l’attente de décider s’il pouvait et voulait les faire paraître. Ces textes inédits, écrits en caractères microscopiques au crayon depuis le début des années 20, choisis par Peter Utz, couvrent tous les thèmes chers à Walser.

 

biographie

Entre l’homme exemplaire qui a passé 23 ans interné à Herisau à ne s’occuper que de remplir strictement les tâches imposées, tel un moine, en ne se permettant que la promenade, les jours de congé, et le rebelle qui a dit «personne n’a le droit d’en savoir sur moi plus que moi-même», il y a la force d’un écrivain qui fait un avec son narrateur et son héros; qui se connaît lui-même mais ne s’adaptera jamais au monde social; qu'un rien surprend, quand il cherche un sujet partout dans une pièce, sous le lit et ailleurs, et qu’il s’exclame soudain devant le plus banal objet sous ses yeux, un parapluie défraîchi accroché à un vieux clou : voilà le sujet le plus admirable ! On ne peut que l’aimer à le suivre dans ses textes longs ou ses petites proses. On a envie de le voir joué au théâtre, d’en faire sa lecture quotidienne. Sa modernité tient certainement à la quantité de courts textes qui peuvent être lus rapidement, et à ses thèmes qui parlent à chacun.

Revue Lexnews

"Territoire du crayon paru à titre posthume renferme de multiples proses inédites qui ont été lors de leur publication rangées par thèmes, écriture, la Suisse, promenades, les écrivains au travail, etc. Le lecteur y retrouvera, outre les thèmes de prédilection de l’auteur, toute la virtuosité littéraire de l’écrivain, que ce soit dans les plus menus détails que dans ses profondes réflexions."  L.B.K.

Le Monde

"Je m’en voudrais de vous abandonner aux plaisirs estivaux sans évoquer Robert Walser, écrivain mystérieux et paradoxal, promeneur enfermé et infatigable, qui noircit, tout au long des années 1920, à Berne, d'une écriture minuscule, à la mine de plomb, des pages et des pages de ce qu’il appelait « le territoire du crayon ». En grande partie longtemps restées inédites, ces proses à la cursive manuscrite d’un millimètre de hauteur tout au plus constituent une des aventures les plus originales du XXe siècle, pourtant fertile en folie. Entre courtes nouvelles, souvenirs, minuscules essais, ces « microgrammes » nous dévoilent le cœur de Walser et pénètrent le nôtre avec une facilité déconcertante...  Je vous laisse cette phrase magique en guise de talisman : « Je n’ai pas fait de rêve, cette nuit. Hier, je lui avais apporté pour ainsi dire toutes mes quiétudes, à celle qui trouve beau de m’embrasser. »" Mathias Enard

Le Monde - Des livres

« (…) La profonde originalité du style et de la trajectoire de Robert Walser dans la littérature de langue allemande n’est plus à démontrer. Ces microgrammes en livrent certains des plus beaux moments en même temps qu’un aperçu de la mécanique et de la fabrication. Car, pour Walser, le crayon à papier est un espace et un temps particulier, essentiel à son écriture. Un espace dans lequel il tente parfois ce qu’il ne tente pas par ailleurs, mais également tâtonne. Il s’agit d’un prélude à la plume et à la publication. Ni brouillon, ni coulisses, ni territoire intime, ces textes sont un peu tout cela à la fois. » Nils C. Ahl

Echo magazine

 

« (…) Autant dire que cette édition en poche est précieuse pour tous les admirateurs de l’auteur des Enfants Tanner et de L’Institut Benjamenta. Outre le plaisir singulier de se plonger dans ces fragments de réflexion d’une ou quelques pages, on apprécie la postface de Peter Utz qui éclaire l’élaboration complexe de cet ouvrage. Il parle aussi magnifiquement bien du style et de l’univers intime de Robert Walser : " Dans sa musique, rimes intérieures, répétitions et autres jeux de sonorités évoqueraient plutôt la mélancolie guillerette et grinçante de l’orgue de Barbarie, ou parfois, la grâce aimable et sans affectation du menuet ". » Thibaut Kaeser

La buveuse de larmes (2024, domaine allemand)

La buveuse de larmes

Voici trente-deux proses brèves qui révèlent Robert Walser en homme-orchestre, capable d’illustrer le genre du feuilleton dans toute sa bigarrure et sa mobilité. Tour à tour chroniqueur, épistolier, penseur, paraphraseur, flâneur, conteur, il observe l’animation d’une gare, médite sur la montée des nationalismes, perce à jour la comédie humaine ou surprend une sulfureuse «buveuse de larmes». Léger, attentif, ce narrateur changeant n’est jamais où on l’attend. Sa fine ironie, sa lucidité ouvrent une brèche dans le quotidien. C’est là qu’il invite le lecteur à le rejoindre: «J’appartiens de toutes mes fibres au présent.»

Préface de Peter Utz

Traduit de l'allemand par Marion Graf
L'homme à tout faire

Joseph Marti est engagé par Charles Tobler, inventeur riche et dépensier. Voilà le jeune homme immergé dans la vie des Tobler, chargé de tenir les comptes de son patron et d’éconduire les créanciers toujours plus nombreux, convié à jouer aux cartes avec Madame et à promener la famille en barque sur le lac voisin. Dans cette somptueuse villa où la réserve de cigares est toujours pleine et «le beurre est fait pour être mangé», Joseph se fait peu à peu une place. Mais le spectre de la faillite plane.

Postface de Walter Weideli

Traduit de l'allemand par Walter Weideli
Les rédactions de Fritz Kocher

Publié en 1904, Les rédactions de Fritz Kocher marque les débuts de Robert Walser sur la scène littéraire. Déjà, ses figures d’écrivains masqués, parmi lesquelles l’écolier subversif, expérimentent la langue et en explorent les limites pour dire le quotidien. Des proses raffinées, nuancées de satire, qui annoncent l’extraordinaire potentiel littéraire de l’œuvre à venir.

Illustrations de Karl Walser
Postface de Peter Utz

Traduit de l'allemand par Jean Launay
Retour dans la neige

Les vingt-cinq proses brèves de Retour dans la neige témoignent d’une époque charnière dans l’existence de Robert Walser, qui quitte en 1913 la vie mondaine berlinoise pour regagner sa ville natale de Bienne, en Suisse. Au fil de ces textes, l’innocence du regard, l’infinie curiosité du flâneur, la pudeur devenue précepte littéraire, acquièrent une force intemporelle.

Préface de Bernhard Echte

Traduit de l'allemand par Golnaz Houchidar
Vie de poète

« Je le considère comme le meilleur, le plus lumineux, le plus poétique de tous mes livres jusqu'ici », écrit Robert Walser à son éditeur lorsqu’en 1917, il lui présente Vie de poète : vingt-cinq proses brèves où se côtoient les figures du mécène et du critique, plusieurs portraits féminins, Hölderlin aussi, et puis la grande route, la forêt, les contes, un poêle ou un bouton de chemise... ce recueil dessine la biographie éclatée d’un poète, qui laisse entrevoir celle de Walser lui-même.

Postface de Peter Utz.

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Petite Prose (poche)

Publié en 1917, Petite Prose illustre de manière exemplaire cette période charnière de la vie de Robert Walser que sont les années biennoises, après Berlin et avant Berne. Dans ces vingt et un textes, Walser explore avec jubilation tous les registres de la prose brève. Mêlant l’autobiographie et la fiction, il alterne la satire mordante et une vibrante méditation sur le néant. Pour Pierre Deshusses, « Walser cisèle l’abrupt et ce recueil nous le prouve une fois de plus » (Le Monde).

Postface de Peter Utz

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Ce que je peux dire de mieux sur la musique

Passer une soirée avec Robert Walser à l’opéra ou au café-concert, le suivre dans un salon bourgeois ou dans une ruelle nocturne où flotte un air d’harmonica, écouter en sa compagnie Chopin, Mozart, des interprètes virtuoses ou débutants, partager son regard acéré sur l’institution musicale... entre Walser et la musique, les soixante textes rassemblés ici dessinent une relation empreinte de ferveur et d’irrévérence. Ecrits entre 1899 et 1933, ces proses et poèmes, dont la moitié sont publiés pour la première fois en français, dressent le portrait littéraire d’un inventeur de formes et improvisateur sans préjugés qui n’a rien à envier à Erik Satie ou à Alban Berg.

Choix de textes édités par Roman Brotbeck et Reto Sorg

Traductions de Marion Graf, Golnaz Houchidar, Jean Launay, Bernard Lortholary, Jean-Claude Schneider, Nicole Taubes

L’ensemble des textes inédits sont traduits par Marion Graf

                                  

Traductions de Golnaz Houchidar, Jean Launay, Bernard Lortholary, Jean-Claude Schneider, Nicole Taubes et Marion Graf
Histoires d'images

Saveurs des tableaux galants de Fragonard, bruissements de vie au détour d’un album d’Anker, conversation avec l’Olympia de Manet ou coup d’œil désopilant sur les miniatures de Daumier : à travers ces vingt et un textes et les œuvres d’art qui leur correspondent, Robert Walser nous fait découvrir sa galerie intérieure empreinte d’une sensibilité perçante, virtuose et délicieusement espiègle.

Traduit de l'allemand par Marion Graf
L'Étang et Félix

Les deux textes de théâtre réunis dans ce volume mettent en situation l’enfant et l’adolescent dans leur rapport avec le monde.

L’Etang est un texte de jeunesse que Walser offrit à sa sœur sous forme manuscrite. C’est la seule œuvre que Walser ait écrite en dialecte. Elle met en scène le suicide simulé d’un adolescent, le jeune Fritz, qui ne se sent aimé de personne et voudrait reconquérir l’amour de sa mère. Ce récit clé préfigure la création future de Walser, maître des retournements subtils.

Les vingt-quatre épisodes de Félix, dialogues et monologues écrits en 1925, sont issus des microgrammes. Quelques traits d’une psychologie raffinée dépeignent avec humour l’éveil de la personne, sa rouerie distanciatrice dans l’affrontement avec les adultes et l’exercice de ses pouvoirs, les nuances de l’affirmation et de la conscience de soi. Le contenu biographique est évident, de même que dans L’Etang.

Traduit de l'allemand par Gilbert Musy
Robert Walser, lecteur de petits romans populaires français

Lecteur presque omnivore, Robert Walser était séduit par le roman populaire, ses ficelles et ses maîtres, Stendhal, Balzac, Sue et Dumas. Sans être vraiment bilingue, mais ayant grandi à la frontière des langues, il les lisait en français. Plusieurs proses écrites à Berne à la fin des années 1920 s’inspirent de petits romans à l’eau de rose parus sous couverture illustrée. Walser lit assidûment ces brochures à deux sous, écrites et produites en série (collection « Le Petit Livre », chez Ferenczi): il s’interroge, résume, parodie, s’approprie leurs intrigues et se délecte de la moralité ambiguë de ces récits aux titres suggestifs. Ce Minizoé  présente et commente trois de ces proses, dont l’une est inspirée par « Le Semeur de larmes », un roman signé Sim, un pseudonyme de Georges Simenon. 

L'Enfant du bonheur (2015, domaine allemand)

L'Enfant du bonheur

Après ses Lettres, les Editions Zoé traduisent les proses de Walser parues dans le Berliner Tageblatt. Les quatre premiers textes (1907-1908) correspondent au genre prisé du jeune Walser : la composition. Ils font entendre la voix d’un écrivain déjà profondément singulier. Tous les autres, soixante-huit, sont écrits entre 1925 et 1933, spécialement destinés à ce quotidien berlinois au moment où Walser est à la tête d'une véritable entreprise de feuilletoniste pour les journaux de Suisse, d'Autriche, d'Allemagne et de Prague. Ils abondent en digressions, excentricités lexicales, rouerie langagière pour traiter les sujets du temps, nationalismes, émancipation de la femme, automobile, opéra, cinéma et littérature. Sa vitalité aiguise le sens du paradoxe et sape brillamment l’échelle des valeurs en cours.

 

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Seeland (poche)

«Être romantique ne signifie rien d’autre, peut-être, que d’avoir le don de se laisser charmer par les beautés de la vie et par l’immensité du monde, de ressentir l’amour du visible, et de voir, à côté du visible, également l’invisible.»

 

Seeland est un titre à part dans l’œuvre de Walser. Dès 1917, installé à Bienne, il veut construire un livre avec ses proses longues. Comme un architecte organise une place, il met au centre «La promenade» dans une version retravaillée, puis il dispose tout autour cinq textes sur la flânerie, sa famille et la région du Seeland, son lieu natal. Ainsi se succèdent «Une vie de peintre», «Récit de voyage», «Etude d’après nature», «La promenade», «Le portrait du père» et «Hans».

Robert Walser, né à Bienne en 1878, est mort à Herisau en 1956.

Traduit de l'allemand et préfacé par Marion Graf

Lettres de 1897 à 1949 (2012, domaine allemand)

Lettres de 1897 à 1949

 

Au fil de ces 266 lettres, c’est toute la vie de Robert Walser, de ses débuts presque enchantés jusqu’aux sombres années de silence littéraire, qui prend un relief nouveau. Écrites à Zurich, Berlin, Bienne, Berne et Herisau, adressées à ses sœurs, à ses éditeurs, mais aussi à deux femmes, Frieda Mermet, qui fut sa muse et sa confidente, et la toute jeune Therese Breitbach, elles sont des pièces essentielles de son atelier d’écriture ; habitées de tendresse et de colères, d’intransigeance, d’indépendance, d’humour, d’ironie, d’un constant goût de vivre, elles donnent un coup de projecteur sur la carrière et le combat étonnant de l’un des écrivains les plus brillants et les plus mystérieux de la littérature moderne.

 

Robert Walser (1878-1956) a un destin littéraire rare, celui d’être, avec le temps qui passe, de plus en plus connu. Sa correspondance ouvre aux lecteurs français son univers personnel, dans un volume qui inclut les lettres récemment découvertes.

 

Lettres choisies et présentées par Marion Graf et Peter Utz 

Précédé de «Robert Walser et sa fringale épistolaire» de Peter Utz 

 

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Vie de poète, extraits audios, lus par Gilles Tschudi

 

Depuis la parution en français de L’Institut Benjaminta traduit par Marthe Robert en 1960, on a considéré Robert Walser (1878-1956) comme un fou, un vagabond, un écrivain génial, le maître de la «petite prose». Ce que l’on reconnaît aujourd’hui dans le monde entier, c’est qu’il est un des écrivains majeurs du début du 20e siècle, auteur d’une œuvre moderne dans laquelle il est autant rédacteur, narrateur que héros de sa propre histoire.

Vie de poète est considéré par Walser lui-même comme le plus lumineux, le plus poétique de tous ses livres.

 

Dans Vie de poète, un voyage à pied, un discours à un bouton, un séjour comme domestique dans un château, sont les éléments d’une biographie éclatée. Une tonalité à la fois facétieuse et sérieuse pour dire la solitude de l’artiste, ses déboires et ses joies.

 

 

Gilles Tschudi, connu pour sa précision et sa capacité d’incarner une voix, a joué au théâtre comme au cinéma des textes d’Elfriede Jelinek, Racine, Friedrich Dürrenmatt, Heinrich Böll, Peter Handke ou encore Max Frisch. Il a grandi avec Walser, qu’il dit avec intensité et simplicité. 

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Petite prose (2010, domaine allemand)

Petite prose

Petite Prose, publié en 1917, illustre de manière exemplaire cette période charnière de la vie de Robert Walser que sont les années « biennoises », après Berlin, avant Berne. Dans ces vingt-et-un textes de longueur inégale, Walser explore avec jubilation tous les registres de la prose brève, entraînant le lecteur dans un pas-de-deux débridé qui annonce déjà la virtuosité des proses tardives. Mêlant l’autobiographie et la fiction, il fait miroiter une vivante galerie de portraits, réels ou imaginaires, et des petites farces burlesques, alternant la satire mordante et une vibrante méditation sur le néant pour conclure avec une prose plus ample, «Tobold», évocation pleine de magie et de malice de son expérience de laquais dans un château de Silésie...

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Au Bureau. Poèmes de 1909 (2009, domaine allemand)

Au Bureau. Poèmes de 1909

En 1909, à Berlin, alors que ses romans valent à Robert Walser un début de gloire, son éditeur Bruno Cassirer fait paraître un recueil de ses poèmes, quarante en tout, illustrés d’eaux-fortes du peintre Karl Walser, frère de l’auteur. Ces poèmes, écrits dix ans auparavant, sont pour certains les premiers textes de Walser à avoir été publiés, en 1898, dans les pages du quotidien bernois Der Bund. Première dans l’œuvre, cette poésie d’un jeune homme de vingt ans a déjà l’intensité musicale, la tonalité de ferveur douloureuse et espiègle inimitable qui caractérise Walser. Cent ans après leur publication, il était temps de les donner à lire ces poèmes au lecteur français, dans une édition bilingue.

Traduit de l'allemand par Marion Graf
Nouvelles du jour (Proses brèves II)

« À quoi peut bien servir l’énergie, en l’absence de génie ? À propos, aujourd’hui, je me suis levé énergiquement, c’est-à-dire d’assez bonne heure, et de ce fait, je peux écarter le reproche d’être velléitaire. »

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Poèmes (2008, domaine allemand)

Poèmes

Robert Walser est un poète à découvrir. Il publie ses premiers poèmes, âgé de vingt ans à peine, dans les plus prestigieuses revues de son temps, puis revient assidûment à la poésie dans les années bernoises, qui précèdent son silence définitif en 1933. Publiés jusqu’à Prague ou à Berlin pour certains, restés esquissés dans le territoire secret des microgrammes pour d’autres, ces poèmes tardifs vibrent d’une liberté et d’une audace à la fois souriante, fragile et souveraine.

Voici, en cinquante poèmes, une première approche d’une œuvre poétique tout en contrastes : autant de textes qui émeuvent et amusent, surprennent, déroutent, envoûtent.

 

Robert Walser, né à Bienne en 1878, est mort à Herisau en 1956.

Textes choisis et traduits par Marion Graf

Postface de Jochen Greven

Édition bilingue

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Morceaux de prose (2008, domaine allemand)

Morceaux de prose

Morceaux de prose, publié en 1917, est l’un des rares recueils composés par Robert Walser lui-même. L’auteur y propose des textes très brefs, écrits expressément pour être réunis en volume. De là, l’unité et l’harmonie de ce petit bouquet de dix-huit proses.

Contes, paraboles, petits tableaux, moralités, souvenirs et rêveries juxtaposent leurs motifs et leurs intonations vives et malicieuses. Des pages à savourer avec gourmandise, où il est question, entre autres, de la nouvelle italienne, d’un célibataire et d’un autre célibataire, d’une meurtrière, d’un preste et d’un lent, d’une rage de dents et d’une saucisse, hélas, trop vite mangée.

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Cendrillon (2006, Minizoé)

Cendrillon
Traduit de l'allemand par A. Longuet Marx

Histoires d'images (2006, domaine allemand)

Histoires d'images

 

Le premier interlocuteur de Robert Walser fut son frère aîné, le peintre Karl Walser. Même dans les années 1920 à 1933, lorsque cesse leur complicité et leur collaboration, le dialogue avec la peinture reste pour l’écrivain une source d’inspiration essentielle. En témoignent les textes présentés dans ce volume.  L’exactitude de la description importe moins, ici, que l’aventure d’une transposition: les tableaux, ou parfois leur reflet dans la mémoire, libèrent l’imaginaire, la réflexion et le style. Pensant à Fragonard ou à Delacroix, à Breugel ou à Anker, à Daumier, à Renoir ou à Beardsley, Walser entraîne le lecteur dans un jeu qui allie de façon inimitable l’insolence et l’admiration.

M.G.

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Vie de poète (2006, domaine allemand)

Vie de poète

« Je viens d’agencer solidement et de terminer un nouveau livre : 55 pages manuscrites, 25 proses, dont “Maria”. L’ouvrage s’intitule Poetenleben, et je le considère comme le meilleur, le plus lumineux, le plus poétique de tous mes livres jusqu’ici… Le choix porte exclusivement sur des pièces qui parlent de poètes dans un style narratif, en sorte que l’ensemble se lit comme une histoire romantique.»

C’est en 1917, à Bienne, que Robert Walser, au lendemain de ses années berlinoises, rassemble ces vingt-cinq proses brèves. Cette biographie éclatée d’un poète ressemble à une autobiographie stylisée. L’écrivain évoque de nombreuses figures qui ont accompagné sa carrière, et ce qui le hante: son frère peintre, plusieurs figures féminines, le critique, le public, le mécène, les milieux artistiques, l’éditeur, mais aussi Hölderlin, et puis, la grande route, la forêt, les contes, un poêle, un bouton... Une tonalité changeante, à la fois facétieuse et fervente pour dire la solitude de l’artiste, ses déguisements, ses déboires et ses joies, les valeurs à contre-courant auxquelles obéit sa vocation.

 

Si les trois romans publiés durant les années berlinoises font désormais partie des classiques du xxe siècle, et si les circonstances de sa vie l'auréolent de légende, Robert Walser reste cependant un auteur à découvrir. Les Éditions Zoé ont publié quatre volumes de proses courtes (dont Le Territoire du crayon) et longues (Seeland), elles éditent aujourd’hui Vie poète, un volume de proses brèves réunies par Walser lui-même.

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Seeland (2004, domaine allemand)

Seeland

Disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/seeland-1

Seeland… il y a dans ce mot quelque chose de magique.

Seeland, ce peut être partout, en Australie, en Hollande ou ailleurs.

Après ses années berlinoises et avant de s’installer à Berne, Robert Walser passe sept ans à Bienne, sa ville natale (1913-1921). Plusieurs recueils paraissent durant ces années, dont Seeland. Cet ensemble de six nouvelles constitue l’aboutissement de la période biennoise de l’écrivain, avec sa dualité caractéristique de ferveur romantique et de truculence, de rêverie et de réflexion, d’observation espiègle et d’abstraction.

Les principaux motifs qui préoccupent Walser à cette époque s’entrecroisent dans ces textes: la promenade, surtout, comme façon d’être au monde et aux mots. Le paysage est même au centre du livre, dont le titre évoque la région du lac de Bienne. D’autres personnages relaient le flâneur : Hans le rêveur impénitent appelé au service militaire ; le peintre en début de carrière ; ou encore, sept enfants prononçant l’épitaphe de leur père. Au centre de ce recueil mûrement composé par le poète, l’un des textes les plus célèbres de Walser, à la fois fantaisie et art poétique: « La promenade », présentée ici dans son contexte et dans une nouvelle traduction.

Ouvrage disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/seeland-1

 

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Le Territoire du crayon (2003, domaine allemand)

Le Territoire du crayon

Ouvrage disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/le-territoire-du-crayon-microgrammes

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Nouvelles du jour (Proses brèves II) (2000, domaine allemand)

Nouvelles du jour (Proses brèves II)

Ouvrage disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/nouvelles-du-jour-proses-breves-ii-1

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Porcelaine (2000, Minizoé)

Porcelaine
Traduit de l'allemand par Marion Graf

Cigogne et porc-epic (2000, Minizoé)

Cigogne et porc-epic
Traduit de l'allemand par Marion Graf

Retour dans la neige (1999, domaine allemand)

Retour dans la neige
Traduit de l'allemand par Golnaz Houchidar

L'Etang (1999, Minizoé)

L'Etang

Ouvrage disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/l-Etang-et-felix

traduit de l'allemand par G. Musy

Felix (1997, Minizoé)

Felix

Ouvrage disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/l-Etang-et-felix

Traduit de l'allemand par G. Musy

Félix (1989, domaine allemand)

Félix

ouvrage disponible en poche : http://editionszoe.ch/livre/l-Etang-et-felix

Traduit de l'allemand par G. Musy

Le Territoire du crayon. Microgrammes (poche): extrait

La mesure est bientôt comble

 

La mesure est bientôt comble. À quel point je bamboche et j’ai bamboché, personne ne bamboche ni ne bambochera jamais. Laisser des dettes à Naples, effleurer des maisons patriciennes d’une manche apaisante, comme si de tels ménages nécessitaient des encouragements. Vénérer des cuisinières et loger chez des maîtres de dessin et renoncer à payer son écot. Je suis devenu un véritable artiste dans tous les genres de renoncements lucratifs. Autrefois, je n’entrais qu’en hésitant, c’est-à-dire avec la prudence et la jubilation correspondante, dans nos cafés les plus chics que je me plais aujourd’hui à dénigrer avec distinction ou dont j’ignore froidement la présence, selon comment vous pourriez souhaiter que je m’exprime. Séjourner pendant quinze jours au bord de lacs, etc., et ne pas adresser aux propriétaires du chalet en question la moindre ligne aimable par la poste, ni non plus, ici ou là, de gentilles lettres pourvues d’adresses calligraphiées d’une écriture de bénédictin et de formules du genre : « Généreuse dispensatrice de tant et tant de portions de succulentes pommes de terre sautées ». Un peu de courtoisie ne ferait pas de mal. Jamais personne n’aura l’air plus bête et joyeux que moi, mais je me demande combien de temps va durer cette comédie. Je traite les lingères comme des régentes, et de frêles petites écolières comme des membres exigeants de la moitié féminine de notre société aussi humaine que bourgeoise. Est-ce bien judicieux ? J’en suis sincèrement désolé, mais j’adore me laisser prendre par le menton. Je fuis les gens compréhensifs, craignant que toute leur grande et lumineuse pénétration de mes us et coutumes ne soit pas tout à fait suffisante malgré tout. J’ai tant de délicates intuitions en moi. Je meurs de ne pouvoir pour ainsi dire jamais mourir, et à force de sérieux, je me suis fourvoyé dans le jardin ensorcelé de la dissipation. Brillants yeux lacustres, étincelants regards de jeunes filles levés sur des reproductions peut-être accrochées dans des vitrines de libraires. À présent, les rues et ruelles sentent, ou pour le dire avec plus de subtilité, embaument le sapin, et moi, ladre, je n’offre rien à personne, étant arrivé à la conviction que j’étais plutôt fait pour recevoir et empocher prestement les offrandes dispensées par de belles mains que pour me répandre en dons et prodigalités. De jour en jour, l’écot impayé me tracasse davantage, et le fait qu’à présent, j’ai insufflé à l’amour qu’elle est et doit être tout de même le glacial respect qu’elle éprouve désormais à mon endroit, me pénètre d’une sorte de paisible inquiétude et d’un inquiet apaisement. Tous les soirs, avant d’aller me coucher, je regarde si peut-être elle se cache derrière le rideau de la fenêtre. Aurais-je pris de grands airs ? Certainement ! Mais je suis devenu très silencieux, et elle aussi. Comme elle a appris à s’habiller modestement. C’est bien émouvant. Aurait-elle aussi, de son côté, omis de payer quelque écot ? Auquel cas je serais disposé à faire quelque chose pour elle, bien entendu. Ce n’est pas beau de ma part, de rire de choses aussi sérieuses. L’argent mène le monde, et ici et là aussi le brin d’amour, et si l’amour se transforme en haine, on se souvient d’écots impayés. Il arrive par exemple facilement aux poètes, lorsqu’ils sont jeunes, de négliger généreusement une broutille comme leur écot. Par joie de vivre et pur amour de l’humanité, on oublie l’amour des arrangements d’affaires et l’on n’accorde pas à l’importance de choses sans importance l’attention requise. Je trouverais sympathique que celle qui me témoigne à présent un immense respect me ressemblât un peu sur ce plan-là. Je l’ai durement punie en ce que je ne lui ai jamais fourni l’occasion de me faire avouer que les choses auraient pu déboucher sur une sorte de roman. Les jeunes filles aiment lire des romans autant qu’elles désirent les vivre, et je suis un sacripant de ne pas être aussi fortement intéressé à la chose que je devrais. Les hauts brasiers du désir, les bougies de Noël de l’intimité s’allument merveilleusement pour elle le soir, quand elle veille à sa table à lire ou à écrire. Mais quand j’ai bien dormi et m’éveille le matin, c’est l’artiste qui s’éveille en moi, l’adepte du hasard, l’ami du rythme, et le pauvre homme timide s’efface devant celui qui est doué pour la danse, qui est à lui-même père et mère et frère et ami et amie, qui commande à ses membres et à son esprit et se sait assez riche pour ne traiter ses semblables qu’en tant que personnages de tous les jeux qu’il crée. Pourquoi suis-je aussi docile avec moi-même, pourquoi ai-je le talent de m’admonester dès que je subodore en moi quelque ambition ? Pourquoi ne puis-je jamais me trouver insupportable ? Comment puis-je supporter un monsieur tel que moi ? Jamais la question de l’écot ne me serait venue à l’esprit. C’est lui qui a eu cette idée, ce Lui installé au milieu de moi, cet accoucheur d’idées que j’abrite. Je vous assure que personnellement, de moi-même, je ne rirais presque jamais. C’est lui, c’est lui qui est toujours plein de rires, lui, le féerique.